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Education: agression sans précédent, exigeant une riposte sans précédent

éducation selectionbac2018

Lien publiée le 17 février 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.emancipation.fr/spip.php?article1720

Le rapport Mathiot vient de paraître. S’il est utile de l’analyser, il ne faut pas perdre de vue les grands axes de la réforme de l’enseignement voulu par Macron-Blanquer. C’est indispensable pour construire une mobilisation solide, qui ne se laisse pas freiner ou détourner par des variations de détail ou des reculs tactiques. (Voir aussi en p.30 les nouvelles attaques contre les fonctionnaires.)

Au cœur de la contre-révolution néolibérale

Le programme de Macron, c’est de réaliser une contre-révolution néolibérale. Il ne veut pas simplement continuer à remettre en cause les conquêtes sociales à un rythme de croisière plus ou moins rapide. Son objectif est bien plus radical : il veut détruire d’un coup des conquêtes fondamentales, balayer les rapports sociaux existant en France depuis la fin des années trente, bref imposer un changement du modèle de domination de la bourgeoisie. Ses premiers mois l’illustrent très clairement : loi Travail XXL, suppressions de contrats aidés, suppression de l’ISF, intégration dans le droit commun des mesures de l’état d’urgence, aggravation de la chasse aux migrant.e.s, projet de durcissement sans précédent des lois contre les étranger.e.s et du flicage des chômeurs, etc.

Le projet de réforme de l’accès à l’université, du bac, du lycée et de la formation professionnelle est une pièce de cet ensemble. Il a pour but d’en finir avec l’actuel système d’enseignement, qui est le reflet d’un compromis de classes. Macron juge que l’évolution des rapports de forces est suffisante pour lui permettre briser ce compromis et d’imposer un modèle convenant pleinement aux souhaits fondamentaux du patronat depuis longtemps. Cela implique trois grands changements. Tout d’abord, Macron-Blanquer veulent modifier la forme et le contenu de l’enseignement pour qu’il produise précisément la main d’œuvre exigée par le patronat ; cela implique une différenciation forte entre les établissements et les contenus de formation, une réduction de la formation généraliste, un formatage précoce à l’esprit d’entreprise et au management néolibéral, une individualisation aussi importante que possible des parcours pour atomiser les salariés face à leurs patrons. Ensuite, l’objectif est d’ouvrir le grand marché de l’éducation aux appétits privés, d’abord dans le supérieur, puis par contagion à tous les autres niveaux. Enfin, le MEDEF et son gouvernement veulent réduire le coût général de la formation du salariat. Pour expliciter cet objectif, on peut comparer — à grands traits — les principales composantes du système actuel et de celui que Macron veut imposer.

Le système d’enseignement actuel

Le baccalauréat est le premier grade universitaire et garantit le droit de s’inscrire à l’université “dans l’établissement de son choix” et “les dispositions relatives à la répartition entre les établissements et les formations excluent toute sélection” (article L. 612-3 du Code de l’Éducation). Certes, cela n’empêche pas les mécanismes sociaux de sélection, mais cela permet tout de même encore à une petite partie de jeunes issu.e.s des classes populaires, souvent surreprésenté.e.s dans les bacs professionnels et technologiques, d’accéder à l’université.

Malgré un début de différenciation, aggravée par la LRU, les universités constituent un système d’enseignement supérieur public accessible à tous, avec des frais d’inscription certes déjà trop élevés mais relativement modérés en comparaison d’autres pays, délivrant des diplômes nationaux, permettant le passage d’une université à une autre et reconnus dans les conventions collectives.

Le baccalauréat général et technologique est encore un examen réellement national, car il reste évalué principalement par des épreuves nationales, anonymes et terminales, malgré les dégradations incontestables déjà introduites par de précédentes réformes (par exemple avec l’introduction depuis 2013 d’Évaluations en Cours d’Année en langues, élaborées et réalisées établissement par établissement).

Les programmes, déterminés par le baccalauréat, sont nationaux, garantissant l’égalité en droit entre les élèves et poussant les enseignant.e.s à avoir tendanciellement les mêmes exigences, quel que soit l’établissement. Certes, il existe déjà des différences d’un établissement à un autre, en lien avec les inégalités économiques et sociales, mais elles restent contenues dans des limites encore assez étroites par ce dispositif.

Les enseignant.e.s du second degré, général, technologique et professionnel, sont en principe recruté.e.s sur des concours nationaux, même si les gouvernements ont fait le choix délibéré de développer la précarité, avec une part croissante de collègues contractuel.le.s, ayant au mieux des contrats d’un an, risquant toujours le chômage. Cela garantit aux élèves d’avoir des professeur.e.s avec la même qualification, quel que soit leur établissement. Cela implique qu’en principe les enseignant.e.s ont un statut de fonctionnaire d’État, des conditions de travail globalement uniformes sur tout le territoire, un droit de mutation (même s’il est restreint par l’ampleur des suppressions de postes), une forte indépendance par rapport au chef d’établissement (malgré la dégradation avec la réforme de l’évaluation) et une solide liberté pédagogique.

L’enseignement professionnel public garantit aux élèves non seulement une formation dans les matières professionnelles, alliée à l’obligation d’effectuer des stages courts de pratique professionnelle, mais aussi une importante formation généraliste (en lettres, histoire, langues vivantes, mathématiques, physique, etc.), leur donnant des éléments de réflexion critique sur le monde.

Bref, bien qu’il soit indiscutablement capitaliste et inégalitaire, le système scolaire actuel comporte encore des acquis importants imposés par la lutte de classe, que Macron veut liquider.

Le système de formation rêvé par Gattaz, Macron, Blanquer

Le baccalauréat ne serait plus une condition suffisante pour s’inscrire à l’université et une sélection généralisée s’instaurerait. De nombreux bachelier.e.s seraient privé.e.s du droit de poursuivre leurs études dans la filière universitaire de leur choix. Une partie serait incitée à s’inscrire dans des formations privées et coûteuses ; une autre serait poussée vers l’apprentissage ou le marché du travail. Cette restriction de l’accès à l’enseignement supérieur toucherait en priorité les enfants issus des classes populaires. On se souvient qu’en 1986, Chirac-Devaquet voulaient déjà aller dans le même sens mais avaient été contraints à reculer face à un puissant mouvement lycéen et étudiant, endeuillé par la mort de mains de la police de Malik Oussekine.

Le système universitaire deviendrait fortement hiérarchisé et concurrentiel, dans le cadre de l’autonomie des universités, avec une hausse massive des frais d’inscription et l’obligation pour les étudiant.e.s de s’endetter, selon le modèle exposé par R.Gary-Bobo, inspirateur du projet de Macron pour l’ESR. Dans un document limpide (1) cet éminent professeur à l’ENSAE, explique qu’on ne peut pas parvenir à atteindre un tel objectif en l’affichant trop ouvertement : il faut parfois savoir emprunter “des chemins sinueux pour faire avaler la pilule au malade récalcitrant”. Mais tel est bien l’objectif.

Le baccalauréat général et technologique perdrait son importance et son caractère de diplôme réellement national, car la plupart des disciplines seraient évaluées de manière locale (en contrôle continu, examen ponctuel ou CCF). Le “Supplément au diplôme”, prôné par le rapport Mathiot, sorte de “portefeuille” de l’ensemble des “compétences et expériences” acquises par l’élève au lycée (dont activités sportives ou culturelles, responsabilités électives...), irait même jusqu’à l’individualiser.

Les programmes nationaux seraient remis en cause, leur existence étant déterminée par celle du baccalauréat comme examen national, anonyme et terminal. Cela ouvrirait la boîte de Pandore de programmes déclinés localement, faisant exploser les inégalités. Les élèves seraient plus que jamais classés en fonction de leur lycée d’origine, au détriment des élèves des milieux populaires.

La remise en cause du caractère national du diplôme du bac remettrait en cause sa reconnaissance dans les conventions collectives, fragilisant un peu plus la possibilité pour les salarié.e.s de se battre pour des conditions collectives de travail.

Le lycée modulaire ne donnerait qu’en apparence une plus grande liberté de choix aux élèves, comme le montre l’exemple britannique. Les choix seraient en réalité déterminés par les attendus des diplômes universitaires qui deviendraient de plus en plus précis. Les élèves seraient obligés de se déterminer encore plus tôt, dès la seconde, se fermant des portes à chaque choix, sans en avoir conscience. Ce serait un avantage supplémentaire pour les familles aisées, sachant s’y retrouver dans ce parcours d’initiés et aggraverait encore le tri social.

Le transfert de l’ensemble de l’enseignement professionnel aux Régions et/ou aux Chambres de Commerce et d’Industrie (MEDEF, CGPME…) impliquerait sa transformation profonde dans le sens de la réduction des contenus, de l’enfermement dans des compétences strictement professionnelles et le développement de l’exploitation des élèves devenant tous.tes apprenti.e.s (payé.e.s à 25 % et 78 % du SMIC, avec en outre une exonération totale des cotisations sociales). Cela impliquerait également le remplacement d’emplois salariés par des emplois d’apprentis et exercerait donc une pression à la baisse sur les salaires de toutes et tous.

Dans ce contexte, les filières d’enseignement technologique, qui combinent de fortes exigences théoriques à un enseignement orienté vers un champ professionnel, seraient prises en étau entre un filière générale hiérarchisée et un enseignement professionnel livré au patronat ; elles risqueraient de vite se réduire à peau de chagrin.

Le transfert de l’enseignement professionnel aux Régions et/ou aux CCI aurait pour conséquence le transfert des PLP à la Fonction publique territoriale ou, pire, directement au privé. Or, dans la FPT, si le lauréat d’un concours ne trouve pas de poste dans l’année, il perd le bénéfice de son concours. Dans l’enseignement privé, de même, la préservation de son concours suppose de réussir à se faire embaucher par un chef d’établissement. 

Transformer le statut et même le métier

La remise en cause du caractère national du système d’enseignement impliquerait une transformation du statut, du mode de recrutement des enseignants et même du métier d’enseignant, expliquée par Blanquer dans son livre, L’École de demain (p.117-118), et annoncée pour les “prochains mois” (déclaration à l’Assemblée nationale du 16/01/2018) :

- Les “modalités de recrutement” initiales (qui ne seraient donc pas nécessairement des concours) pourraient devenir académiques au lieu d’être nationales.

- Les enseignant.e.s seraient bien plus soumis à l’autorité du chef d’établissement, qui deviendrait un véritable manager de type privé, recrutant lui-même son personnel, modulant les obligations de service et s’immisçant dans la pédagogie.

- Les enseignant.e.s seraient recruté.e.s pour cinq ans par le chef d’établissement, afin de briser tout collectif sur l’établissement pouvant résister au pouvoir du manager.

- Une hiérarchie serait instaurée entre les enseignant.e.s, dans la continuité des responsables de cycle, niveau et discipline, créés par la réforme des statuts Peillon-Hamon de 2014, certain.e.s. s devenant des contremaîtres travaillant avec le chef d’établissement pour encadrer les autres.

- La semestrialisation des enseignements, qui suppose l’annualisation du temps de travail des enseignant.e.s, conduirait inévitablement à sa hausse significative (avec le “rattrapage” des heures de cours non effectuées les jours fériés, les jours de sortie, pendant les périodes d’examens, de stage, etc.) Blanquer va même jusqu’à parler de “pluriannualisation” !

-  Les missions des enseignant.e.s seraient encore transformées : on leur demanderait de se substituer dans l’orientation aux ex-COPSY (devenu.e.s Psy-EN), avec une hausse très substantielle de leur charge de travail, de jouer de plus en plus un rôle de “coach” auprès des élèves tout en se faisant les agents de leur sélection en vue du supérieur (via les avis pour Parcoursup), au lieu de leurs missions de contribuer à l’éducation, à l’instruction et à l’émancipation de ses élèves.

- Cela impliquerait, à court ou moyen terme, un temps de présence obligatoire sur l’établissement au titre des missions liées, comme le recommande la Cour des Comptes.

Pour les élèves aussi, cette destruction du statut de fonctionnaire d’État aurait des conséquences très négatives : elle impliquerait une inégalité dans les niveaux de qualification des professeur.e.s selon les régions et les établissements, en fonction des conditions de recrutement, travail et rémunération, devenues différenciées.

Ces réformes visent également à réaliser des économies budgétaires, en supprimant un certain nombre d’heures de cours, comme le prouve la suppression de 20 % de postes au CAPES et à l’agrégation externe en 2018 (35 % des postes si on prend en compte tous les concours). Cela se ferait au détriment des élèves qui auraient droit à moins d’heures de cours et au détriment des enseignant.e.s qui, ayant moins d’heures de cours par classe, auraient plus de classes, et donc plus de copies à corriger, de bulletins à remplir, de parents à voir, etc.

La nature même de l’enseignement dispensé en lycée serait modifiée. La culture générale serait réduite au strict minimum, l’enseignement serait spécialisé plus tôt pour faire en sorte que chaque lycéen.n’ acquiere exclusivement les compétences spécifiques exigées par chaque segment du marché du travail. En outre, selon le rapport Mathiot, une part importante de l’horaire des élèves (entre deux et trois heures par semaine, plus un volume annuel obligatoire) serait consacrée à l’apprentissage de l’orientation (parcours, lettre de motivation, savoir-être, etc.). Comme le souligne à juste titre J.Y. Mas (2), il s’agit aussi de formater la subjectivité des futur.e.s travailleur.se.s : développer l’esprit d’entreprise, l’initiative et la créativité ; habituer à la concurrence et aux mutations inéluctables (changement de métier, de branche, de lieu…), à la précarité, à la perte d’emploi, au travail par projet, à l’individualisation des parcours, à l’ubérisation, etc. Dans le même temps, le “Supplément au diplôme” du bac recueillant les “expériences et compétences” du jeune au lycée pousserait à un contrôle par l’institution scolaire de la vie des élèves, soumettant la jeunesse de façon précoce aux normes de la vie dans la société néolibérale. L’objectif néolibéral est de donner à chacun et chacune l’impression qu’il/elle est le/la seul.e responsable de ses “succès” et de ses “échecs”, afin de fragiliser toutes les formes de solidarité entre exploité.e.s et opprimé.e.s.

Combattre pour le retrait : oui, résolument, mais au nom de quoi ?

Ce changement de paradigme détruirait le caractère national du système d’enseignement, l’ouvrirait à la concurrence et menacerait son caractère public, aggraverait la sélection sociale et fermerait encore davantage l’accès à l’université aux enfants issus des milieux populaires. Face à une telle offensive, il ne peut être question de vouloir amender ces projets, ni de tergiverser : l’exigence de leur abandon immédiat est un point de départ incontournable.

Mais, au nom de quoi ? Faudrait-il défendre tout le système scolaire actuel, avec son organisation, ses filières, ses programmes ? Non, car c’est indiscutablement un système qui organise une sélection sociale déjà très forte. Ainsi, un enfant d’inactif n’a que 27 % de chances d’avoir son baccalauréat du premier coup, contre 47 % des enfants d’ouvriers et 76 % des enfants de cadres supérieurs (source : MEN, RERS, 2016). L’orientation active que Blanquer veut renforcer décuple encore la sélection sociale. À la fin de la 3e, à niveau scolaire égal (entre 10 et 12/20 de moyenne générale), seuls 64 % des enfants d’ouvriers qualifiés et 59 % des enfants d’ouvriers non qualifiés choisissent d’aller en seconde générale ou technologique, quand c’est le cas de 91 % des enfants de cadres (source : MEN, février 2016). Nous ne pouvons aspirer qu’à un système scolaire plus juste qui, tout en étant structuré par des programmes nationaux, permette à tou.te.s les élèves de progresser à leur rythme, en associant les apprentissages intellectuels et manuels, l’apprentissage de la liberté et de la coopération, et en développant en chacun l’ensemble de ses facultés. Mais, nous objectera-t-on, n’est-il pas évident que certain.e.s élèves “n’aiment pas” l’école, qu’ils ne sont “pas faits pour ça”, qu’il faut donc pour leur bien les éloigner au plus tôt d’un enseignement général et les envoyer en apprentissage ou même directement sur le marché du travail ? Assurément, les inégalités sociales de la société capitaliste redoublées par celles de l’école, qui n’a ni l’organisation ni les moyens pour aider les élèves en difficulté, produisent peu à peu des adolescent.e.s qui n’ont plus le goût d’aller dans cette école capitaliste qui leur renvoie sans cesse l’image de leur incapacité et brise impitoyablement leurs révoltes. C’est pourquoi l’objectif d’un lycée polytechnique et polyvalent pour tou.te.s ne peut être poursuivi sans un combat pour que l’école ait les moyens nécessaires et, plus profondément, sans un combat pour une autre société, débarrassée de l’exploitation et de l’oppression. Car tant qu’il y aura des classes sociales, il y aura une école inégalitaire, dont l’une des fonctions essentielles sera de trier les futur.e.s salarié.e.s en fonction de la division sociale du travail. Comme le projet d’école de Blanquer-Macron-Gattaz est solidaire de leur projet de société capitaliste ultralibérale, le nôtre est liée à la société émancipée pour laquelle nous luttons. Saurons-nous défaire leur projet et ouvrir la voie au nôtre ?

Pour gagner, construire une lutte populaire auto-organisée

À la volonté d’en découdre — déjà palpable dans les salles des profs des lycées où l’information est faite —, mais aussi déjà dans quelques universités et lycées, se mêlent des hésitations et des doutes, alimentés par les défaites depuis la victoire contre le CPE en 2006. Les profs ont-ils la force de contraindre Macron à reculer ? Peut-on stopper celui qui vient de faire passer en six mois autant de contre-réformes que ses prédécesseurs en dix ans ? Les “gens” ne sont-ils pas résignés ? Le pouvoir ne réussira-t-il pas à monter “l’opinion publique” contre les profs ? Ces obstacles existent et sont réels.

Mais il n’est pas impossible de les surmonter. À condition de construire des cadres d’auto-organisation à tous les niveaux (AG de bahut, comité de grève, coordination des AG départementale, académique et nationale) qui permettent à tou.te.s de s’investir dans la mobilisation et d’élaborer collectivement une plateforme unificatrice, capable de libérer toutes les énergies pour la lutte et de disputer réellement l’opinion au pouvoir, en exprimant clairement les intérêts des couches les plus exploitées et les plus opprimées. C’est une alliance à construire entre les lycéen.ne.s, étudiant.e.s, profs du secondaire (collège, LEGT, SEP et LP) et du supérieur, parents d’élèves, ancrée dans la jeunesse des quartiers populaires. Seule une telle construction à la base, s’appuyant sur le combat dans les syndicats, pourra empêcher les directions syndicales de participer aux concertations, de chercher à amender la réforme, de jouer la division syndicale en pensant aux élections professionnelles de décembre 2018 ou d’épuiser la lutte en journées d’action dispersées. Car il est clair que pour défaire le gouvernement, il faudra imposer la rupture des concertations et l’unité syndicale pour l’abandon des projets, exiger un appel à la grève reconductible jusqu’au retrait et construire à partir des établissements les plus mobilisés la grève marchante. C’est ce qu’il nous faut porter auprès de nos collègues dans les bahuts, mais aussi dans toutes les structures syndicales, à tous les niveaux.

Pour une plateforme unifiante

-  À bas la sélection à l’entrée de l’université :
fac ouverte aux enfants d’ouvriers et d’employés !
Retrait du projet de loi Vidal !

-  Abandon/retrait du projet de/ de la réforme du bac et du lycée !

- Retour à des épreuves nationales,
terminales et anonymes en bac professionnel

- Non au transfert de l’enseignement professionnel aux Régions ou aux CCI !

- Abrogation de la réforme du collège !

- Des moyens à la hauteur des besoins,
en Éducation Prioritaire et partout ailleurs !

- Non à la répartition locale et/ou pluriannuelle
des horaires des Dotations Horaire Générale !

- Aucun licenciement de contractuel.le.s ! Titularisation de tou.te.s
(profs, CPE, AED, personnels administratif et ouvrier.e...) sans condition de concours ni de nationalité et fin des emplois précaires !

- Pas touche au statut  :
ni annualisation, ni temps de présence obligatoire, ni dénaturation du métier, ni transfert à la fonction publique territoriale !

- Assez du chômage, de l’ubérisation et des petits boulots précaires :
pour tou.te.s, un emploi salarié avec un statut réellement protecteur, un temps de travail réduit à 32 h et un salaire de 1700 euros nets minimum !

Stéphane Rey

(1) . com/IMG/pdf/note_em_garybobo2016-1.pdf),
(2) https://www.questionsdeclasses.org/ ? Les-veritables-enjeux-des-reformes-educatives-de-Jean-Michel-Blanquer