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Le sport barbare de Marc Perelman. Michalon

sport

Lien publiée le 17 juillet 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.anti-k.org/2018/07/16/le-sport-barbare-de-marc-perelman-michalon/

LR: Au moment où l’on doit subir sans broncher, cette formidable décharge émotionnelle et ce grand déchaînement hystérique autour des « bleus », on se demande si l’on comprend mieux les foules qui viennent agiter des drapeaux tricolores sur les places ou celles qui en profitent pour exprimer leur rage en cassant et en pillant… Grand remue-méninges au NPA à propos du football, avec une mise de côté,  de ce qui constituait le socle théorique de nos références en la matière, la Théorie critique du sport et la dénonciation du football comme « peste émotionnelle », conduite par Jean-Marie Brohm, Fabien Ollier, Marc Pellerman et bien d’autres avec une production conceptuelle d’un grande richesse conduite par Jean-Marie Brohm, Fabien Ollier, Marc Pellerman et bien d’autres. Toute une histoire du débat critique est ainsi implicitement mise sous le boisseau, sans débats. Pourtant, cet immense travail de critique radicale, allant à la racine des problèmes constituait notre appareillage idéologique et politique, tel que le présentaient depuis des décennies les revues « Quel corps », ou Quel sport ? Notre référence politique habituelle.

https://www.anti-k.org/2018/06/16/199768/

LE SPORT BARBARE de Marc Perelman. Michalon, 94 p., 12 €.

Supporteurs du PSG ou de l’OM, admirateurs du XV de France, téléspectateurs du week-end, ne lisez pas ce livre : vous vous feriez du mal inutilement. Marc Perelman y démolit à coups de hache tout ce qui vous fait vibrer et vous transporte. Pour ce professeur d’esthétique à Paris-X-Nanterre, les Jeux de Pékin ne sont même pas un débat : c’est le sport de compétition qu’il condamne, le qualifiant de « fléau mondial ».

Faut-il même dire « de compétition » ? Dans ce pamphlet, la précision disparaît souvent : « Le sport légitime l’ordre établi, quel qu’il soit », écrit l’auteur. Pire : le sport est lui-même « l’un des grands systèmes totalitaires des temps modernes ». Oui, totalitaire, par l’emprise qu’il exerce sur la société et les individus. Car il est partout – sur les affiches, dans les médias, dans les conversations -, et il s’est mondialisé, par le biais de ses structures. En retour, il mondialise le moindre événement qui lui est lié : la cuisse endolorie d’un footballeur fait le tour de la planète. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les médias ne sont pas au service du sport, affirme Marc Perelman : c’est le sport qui est devenu le plus puissant média du monde.

Une activité salutaire ? Nullement : « Le sport ne permet pas de contenir la violence ou de la canaliser, comme le croient certains intellectuels bien naïfs mais, tout au contraire, il la crée, la génère, l’entretient et la diffuse partout. » Marc Perelman n’est pas tendre pour ces intellectuels « infantilisés par le ballon » et par les journalistes « hypnotisés par les dieux des stades ». La « posture populiste » des uns et des autres rejoint celle des dirigeants politiques, paradant dans les tribunes, quand ils ne se font pas photographier dans les vestiaires.

Nourri de marxisme, l’auteur voit dans le sport « un modèle réduit du capitalisme » et un « nouvel opium du peuple », encore plus dangereux que la religion. Il pousse très loin la critique, au point d’affaiblir son propos. « Le sport, écrit-il, lamine tout sur son passage et devient le seul projet d’une société sans projet. La nation, ce n’est plus un peuple mais une équipe ; ce n’est plus un territoire mais le stade ; ce n’est plus une langue mais les beuglements des supporteurs. »

Le sport barbare. Critique d’un fléau mondial- Michalon éditeur

Le sport, en quelques décennies, s’est élevé au niveau d’une puissance mondiale incontournable, la nouvelle et vraie religion du XXIe siècle. Sa liturgie singulière mobilise dans le même temps d’immenses masses coagulées dans les stades ou agglutinées devant les écrans de toute taille que les supporters visualisent de façon compulsionnelle. Ces masses grégaires, obéissantes, souvent violentes, mues par des pulsions chauvines, nationalistes, parfois xénophobes et racistes, sont assoiffées de compétitions sportives, euphorisées par les victoires mais oublieuses des luttes sociales et politiques, surtout la jeunesse.
L’organisation même d’un sport planétaire, étayée par un ordre pyramidal opaque, s’est érigée et solidifiée comme un mode de production et de reproduction socio-économique, envahie par une esthétique crépusculaire, exhibant des champions dopés et accumulant des quantités de marchandises très ordinaires. Le sport, désormais un spectacle total, s’affirme comme le seul média structurant dans toute sa profondeur le quotidien de milliards d’individus.
Rouleau compresseur de la modernité décadente, le sport-spectacle lamine tout sur son passage et devient un projet d’une société sans projet.

208 pages
ISBN : 978-2-84186-647-8
Prix public : 16,00 €


Propos recueillis par Julien Salingue

Créé le Dimanche 24 juin 2018, mise à jour Jeudi 12 juillet 2018

« La pratique du football, qu’il faut différencier du spectacle, est un champ de lutte »

Peut-on être de gauche et aimer le football ? Peut-on aimer le football sans cautionner les dérives du football-business ? Le football peut-il s’abstraire des rapports de forces politiques et sociaux ? Autant de questions qui se posent de manière récurrente, notamment lors de l’organisation de grands événements sportifs comme la Coupe du monde qui se joue à l’heure actuelle en Russie. Pour tenter d’aborder ces questions de manière originale, nous avons rencontré Mickaël Correia, journaliste à CQFD et auteur d’une remarquable Histoire populaire du football, qui prend à contrepied une vision « par en haut » de ce sport ultra-populaire, et propose de stimulantes réflexions quant à la place du football dans nos sociétés. À noter : Mickaël Correia sera présent, parmi d’autres invitéEs, lors de notre prochaine université d’été.  

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