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Charlotte Girard, figure de La France insoumise, quitte le mouvement
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Dans un long texte, l’universitaire pointe les dysfonctionnements internes au mouvement populiste de gauche.
C’est une réplique de plus du séisme qui secoue La France insoumise (LFI) depuis plusieurs jours. Charlotte Girard, ancienne responsable du programme, a décidé de quitter le mouvement mélenchoniste. Elle s’en est expliquée dans un long texte publié sur Facebook, samedi 8 juin. Une décision qui intervient trois jours après l’envoi d’une note interne incendiaire, critiquant le fonctionnement interne de LFI, dont Charlotte Girard était l’une des quarante et un signataires et que Le Monde a révélée.
La France insoumise risque d’avoir du mal à se remettre du départ de Mme Girard, tant elle était un élément central du mouvement. Non seulement cette universitaire avait des compétences extrêmement pointues et était respectée pour sa pensée et ses analyses politiques, mais elle était aussi appréciée des autres dirigeants de gauche. Son mari, feu François Delapierre, qui avait jeté les fondations de LFI avec Jean-Luc Mélenchon, est une personne à laquelle se réfèrent encore souvent les « insoumis ». C’est donc un pilier du dispositif qui vient de claquer la porte.
Dans son post publié sur Facebook, l’universitaire explique :
« Je n’ai jamais voulu déranger. J’ai été élevée comme ça. Quand les désaccords sont venus, j’aurais beaucoup donné pour pouvoir partir sur la pointe des pieds. On m’a dit alors que ça n’allait pas être possible. Se rendre à l’évidence : ni vous, ni les journalistes n’auraient laissé faire. (…) Comment faire alors pour dire ce qu’il y a à dire… et pour partir ? Surtout quand il n’y a pas de lieu permettant de s’adresser aux insoumis.es sans qu’une nuée de caméras et de micros fasse écran entre vous et moi. »
Celle qui a longtemps été une personnalité centrale de la « mélenchonie » et qui est extrêmement populaire au sein des militants insoumis continue : « La question de ma mise en retrait n’est plus posée. C’est un fait acquis. (…) [Les] doutes exprimés lors de la constitution de la liste et de la rédaction chaotique du programme n’ont pas trouvé de cadre où être travaillés et élaborés suffisamment pour qu’il en sorte une perspective claire et partagée ; en l’occurrence une véritable stratégie politique qui oriente à proprement parler la campagne et, au-delà, le mouvement lui-même. » Mme Girard reprend ici l’un des arguments avancés dans la note interne du 5 juin, mais aussi dans une lettre que Le Monde avait révélée en janvier et qui pointait déjà les nombreux dysfonctionnements internes de La France insoumise.
Et elle continue :
« Souvenons-nous de la présidentielle. Des interventions toujours fondées sur l’explication, jamais sur l’invective. Une anticipation précieuse qui avait permis que tout le monde s’approprie les contenus chemin faisant. Parler à l’intelligence. (…) La campagne [européenne] est passée. Les camarades sont restés avec leurs questions pendant tout ce temps, quoique certains, dont je suis, ont alerté, à plusieurs reprises, au sujet du fonctionnement – juste le fonctionnement – de La France insoumise. (…) Mais pour ma part, le chemin fléché par La France insoumise s’arrête. »
Si elle ne nomme jamais ni Jean-Luc Mélenchon (leader de fait de LFI), ni Manuel Bompard (leader statutaire), Charlotte Girard adresse des critiques précises, sur un ton clinique, loin du « bruit et de la fureur » de l’ancien candidat à l’élection présidentielle.
« Défiance »
Elle le reconnaît sans mal : sa « défiance porte sur l’outil », « la désorganisation ». Revenant sur la jonction qui ne s’est pas faite avec le mouvement des « gilets jaunes » alors que leurs revendications étaient proches, selon elle, du programme des « insoumis », Mme Girard déplore que le mouvement soit « trop tourné vers l’exercice institutionnel du pouvoir ». Elle vise en particulier « l’exploitation du seul contre-pouvoir parlementaire que nous avons encore. (…) La forme institutionnalisée de notre mouvement ajoutée à son expression électoraliste ont révélé deux handicaps ».
Elle précise : « Tant qu’on est d’accord tout va bien. Mais il n’y a pas de moyen de ne pas être d’accord. Or une dynamique politique – surtout révolutionnaire – dépend de la capacité des militants à s’approprier des raisonnements, c’est-à-dire potentiellement à les contester. Cette option est obstruée pour le moment, d’autant plus que dernièrement, on a eu parfois du mal à identifier avec quoi être d’accord ou pas. Le reproche d’inefficacité se confond finalement avec celui du manque de démocratie. »
La crise à La France insoumise a débuté pendant la campagne européenne (de nombreux départs ont scandé les six derniers mois des « insoumis »), mais a pris une ampleur inédite après la défaite cinglante aux élections européennes, où la liste emmenée par Manon Aubry a réuni 6,31 % des voix. Les dissensions de fond se sont matérialisées dans le débat stratégique opposant Alexis Corbière, partisan d’une ligne « populiste et humaniste », à Clémentine Autain, qui veut rompre avec le populisme. La France insoumise n’a pas l’air, pour l’heure, prête à se réconcilier avec elle-même.