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Big bang dans le monde étudiant : l’Union étudiante (proche de LFI) remporte les élections aux CROUS
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Avec 30,4 % des voix et 64 élus, l’Union étudiante, la jeune confédération créée en 2023, dépasse la Fage (28,33 %) , en recul de 8 sièges. Malgré un nouvel affaiblissement de l’Unef (22,08 %), le bloc syndical progressiste sort vainqueur du scrutin.
Coup de tonnerre dans le milieu étudiant. À l’issue des élections des représentants des étudiants dans les œuvres universitaires (Crous), qui se tenaient du 6 au 8 février, ni ; target="_blank" target="_blank">l’Unef, le syndicat historique, ni la Fage, première organisation depuis 2016, ne sont sorties vainqueurs. En effet l’Union étudiante, créée durant les mobilisations contre la réforme des retraites, sort en tête, avec 30,4 % des voix et 64 élus, selon ses décomptes. « Sur les campus nous avons senti une volonté de voter contre l’extrême droite (la Cocarde étudiante n’obtient aucun élu, NDLR), mais aussi de sanctionner la politique d’Emmanuel Macron. Les étudiants ont voté pour un revenu d’autonomie et contre la précarité », se félicite Eléonore Schmitt, secrétaire générale de l’Union étudiante.
Le scrutin enregistre ; target="_blank" target="_blank">un léger rebond de la participation, avec 8,77 % de participants contre 4,09 % en 2021 et 6,24 % en 2018. La Fage (Fédération des associations générales étudiantes) est confrontée à un recul majeur, en n’obtenant que 60 élus, contre 68 en 2021 et 83 en 2018. De son côté, l’Unef confirme son recul en ne récoltant que 22,08 % des suffrages et 38 élus (52 en 2021). Cependant, le bloc progressiste Union étudiante, Unef et Solidaires obtiennent une large majorité de 103 élus sur 182. « Depuis 2017, seul le rapport de force permet de faire plier Macron et tant que les corporatistes ne l’auront compris, ils resteront des non-acteurs de la bataille face à la précarité étudiante », analyse l’Unef dans un communiqué.
Déclin de l’Unef, montée en puissance de l’Union étudiante
Le succès de l’Union étudiante est comme un miroir inversé du déclin de l’Unef. Depuis 2017, les vagues de départ et conflits internes se succèdent au sein de l’organisation historique du milieu étudiant. Une purge en 2017, au sein de la tendance majoritaire nationale, conduit des dirigeants et militants à fonder l’Alternative. « Cette dernière se donne pour rôle de coordonner des syndicats locaux comme le Scum à Montpellier ou l’Union Pirate à Rennes », insiste Éléonore Schmitt, passée par l’Alternative. Mais « le manque de coordination nous a empêché de gagner sur Parcoursup et les étudiants subissent les défaites en série ». L’Alternative prend donc l’initiative à l’aube du mouvement contre la réforme des retraites d’une coordination étudiante. ; target="_blank" target="_blank">Cette dernière, le 4 avril 2023 en plein conflit, se concrétise par un rassemblement d’une partie du syndicalisme étudiant entre l’alternative et 17 sections locales de l’Unef, au sein de l’Union étudiante.
« Nous nous sommes retrouvés dans une démarche syndicale commune pour dépasser la paralysie d’une Unef qui n’était plus en capacité d’incarner le syndicalisme étudiant », note Éléonore Schmitt. La structuration de l’Union étudiante est une nouveauté dans le paysage syndical estudiantin. L’organisation s’inspire d’une part du confédéralisme de la CGT en regroupant différentes structures locales au sein d’un conseil d’administration dans laquelle chacune des organisations dispose d’une voix, un équivalent du comité confédéral national prenant les décisions stratégiques. .
L’Union étudiante a aussi emprunté à l’Unef le principe d’un bureau national chargé d’appliquer les décisions et de représenter les organisations, avec un système de suivi. Mais contrairement à sa concurrente, elle n’organise pas ses débats stratégiques autour de tendances.
Les organisations de jeunesse en faiblesse lors du conflit sur les retraites
Ce modèle fédéral regroupe une quarantaine d’organisations locales. « Dans ces groupes, les adhésions varient de petites structures de 30 personnes jusqu’à des structures très implantées comme l’Union pirate à Rennes 2 qui réalise 2 500 adhésions à chaque rentrée », relate Éléonore Schmitt. Aujourd’hui, la secrétaire générale à la tête de la principale organisation étudiante assure que « cette démarche syndicale de transformation sociale est récompensée. Il y a 3 ans, l’alternative sortait du scrutin des Crous avec 22 élus. Nous en avons 42 de plus. »
Reste la question des mobilisations sociales. En 2016, les organisations de jeunesse avaient été initiatrices du mouvement social contre la « loi travail » en organisant les premières actions. En 2023, l’ensemble des organisations de jeunesse ont fait front au côté de l’intersyndicale contre la réforme des retraites, sans parvenir cependant à mobiliser massivement la jeunesse avant que le premier passage en force du gouvernement à l’Assemblée ne change la donne.
« L’essai doit être transformé. Nous ambitionnons d’organiser tous les étudiants qui se sont battus contre la réforme des retraites et qui se reconnaissent dans un combat antifasciste. Nos syndicats doivent avoir la capacité de structurer le milieu étudiant, en développant un travail de conscientisation. Il manque une force capable de structurer la jeunesse et le mouvement social », prévient Eléonore Schmitt.