[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Non, monsieur Schivardi, l’attitude des jeunes filles n’est responsable d’aucune délinquance et n’est encore moins un « appel au viol »!

Par Anne Brassac (14 août 2011)
Tweeter Facebook

Gérard Schivardi, candidat du Parti Ouvrier Indépendant (POI) en 2007, maire de Mailhac, et un des quatre secrétaires nationaux du POI, a tenté de mettre en place dans son village de 441 habitants un couvre-feu à 22h pour les moins de 17 ans. L’arrêté, digne d’un élu UMP, a été invalidé par la sous-préfète de Narbonne. Cette mesure, faisant suite à des cas de comas éthyliques et surtout à un viol, était censée protéger la jeunesse de son village. Schivardi s’en justifie dans une interview qu’il a donné pour le site internet « Nouvelles de France » (1). Il s’agit d’un site qui se définit comme de droite, libéral et conservateur et qui véhicule une idéologie foncièrement réactionnaire. Pour Schivardi, la « délinquance » qui se développe dans son village est du fait des «Des jeunes de Narbonne viennent avec leurs BM’ et font n’importe quoi.». Mais si ceux-ci viennent, «c’est à cause de la vingtaine de jeunes filles de 13 à 16 ans que compte le village et qu’ils ont rencontré au collège à Narbonne. Ce sont elles qui les ramènent »... Par ailleurs, comme on peut le lire dans un article du Midi libre, il déclare «Les filles mettent des choses hallucinantes sur Internet, de vrais appels au viol » (2).

Ainsi, les choses sont claires, les problèmes de drogues, d’alcool et même les viols, en dernière instance, pour Schivardi c’est de la faute de ces filles qui aguichent les jeunes en BM’ dont les hormones les empêchent de réfléchir. C’est le discours sexiste habituel et insupportable, « elle n’avait qu’à pas mettre de mini-jupe si elle ne voulait pas se faire violer ». Mais en plus d’être responsables de leur viol potentiel, ces jeunes filles se retrouvent à elles seules responsables des problèmes de délinquance du paisible village de Mailhac ! Un tel discours machiste est scandaleux de la part de n’importe quel individu, mais venant d'un dirigeant du POI c’est encore plus haïssable.

A l’heure de l’« affaire DSK » qui a donné lieu à un florilège de propos sexistes (« troussage de domestique », « il n’y a pas mort d’homme » etc.), il est plus que jamais nécessaire de rappeler qu’un viol est un crime est que le violeur seul est coupable. L’attitude d’une femme, sa tenue n’ont aucunement à être prises en compte dès lors qu’elle a exprimé son refus. La reconnaissance du viol comme étant un crime à partir de 1980 et non un simple délit est le résultat des luttes féministes. Le viol dans la grande majorité des cas n’est pas le fait d’individus pervers ou malades, il est une des manifestation les plus violentes des rapports de domination homme-femme. En effet, sur 25 000 cas par an (dont seulement 8 000 recensés « officiellement ». 75 000 cas selon les organisations qui ont impulsé la pétition contre le viol http://www.contreleviol.com/) dans 74% des cas les femmes connaissent leur agresseur (3). Ainsi, tenir ce genre de propos est extrêmement grave et participe à maintenir cet état de banalisation du viol.

Le POI doit condamner les propos tenus par son dirigeant !

Le viol est un crime, quand une femme dit non c’est non !


1) http://www.ndf.fr/la-une/21-07-2011/gerard-schivardi-je-defends-ma-population-cest-ma-famille

2) http://www.midilibre.fr/2011/07/06/un-couvre-feu-pour-les-mineurs-signe-schivardi,350511.php

3) Estimations de SOS Femmes : http://www.sosfemmes.com/violences/viol_chiffres.htm

Télécharger au format pdf

Ces articles pourraient vous intéresser :

France insoumise

Affaire Quatennens : la FI doit assumer ses responsabilités en tant qu’organisation politique

Après la révélation par la presse de mains courantes déposées contre lui par son ex-compagne, Adrien Quatennens, député de l'Union Populaire, a expliqué avoir effectivement déjà été l'auteur d'une gifle, d'un geste brusque ayant conduit son ex-compagne à se cogner, ainsi que de textos trop insistants en contexte de rupture conflictuelle. Au-delà du contenu particulier de l'affaire elle-même, un certain nombre de conclusions politiques peuvent être retenues

  Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Féminisme

Affaire Coquerel : refuser de hurler avec les loups de la bourgeoisie ne veut pas dire refuser d’entendre la parole des femmes

Alors qu’Éric Coquerel venait d’être élu à la tête de la commission des finances, plusieurs militantes féministes ont évoqué l’existence de témoignages concernant des comportements problématiques à l’encontre de femmes. Rapidement, un premier témoignage a été porté publiquement par Sophie Tissier : elle fait part de comportements inappropriés de la part du député tout au long d’une soirée, d’une drague « très lourde » qui n’aurait pas cessé malgré l’expression claire de sa désapprobation, de contacts trop insistants au cours d’une danse, de sms insistants après la soirée.

  Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

social

Grève du 3 juin 2021 : les crèches, malgré une mobilisation de deux ans, toujours dans le collimateur du gouvernement

Malgré les fortes mobilisations des salarié·e·s du secteur de la petite enfance, depuis maintenant plus de deux ans, le gouvernement de Macron s’obstine à vouloir passer en force et imposer son projet de réforme des établissements d'accueil des jeunes enfants (EAJE), initié par le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles, Adrien Taquet. Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Social

Un gouvernement destructeur, même dans les crèches !

Le gouvernement de Macron a une ligne politique claire : un des buts de sa politique néo-libérale est de détruire les services publics pour les ouvrir aux intérêts privés de quelques capitalistes. Après la destruction méthodique des transports publics ferroviaires, après la sélection généralisée à l’université, après la réforme Blanquer, les crèches sont, elles aussi, dans la ligne de mire.

Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook