Agenda militant

    [RSS] Compte
	Blue Sky Compte
	Mastodon Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

    Ailleurs sur le Web [RSS]

    Lire plus...

    Pays de la Loire : Des usines qui ferment, tout un pays à la peine

    lutte-de-classe

    Lien publiée le 23 octobre 2014

    Blue Sky Facebook

    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://communismeouvrier.wordpress.com/2014/10/23/pays-de-la-loire-des-usines-qui-ferment-tout-un-pays-a-la-peine/

    Ouest France, 23 octobre 2014 :

    Kiki, le célèbre petit singe en peluche, c’est ici qu’on le fabriquait. À Luché-Pringé, 1 660 habitants, coquette bourgade du sud-Sarthe labellisée « Petite cité de caractère ». L’usine s’est depuis spécialisée… dans la découpe de volailles. Sa fermeture en 2015 a été annoncée le 7 octobre : 165 emplois à la trappe.

    Les habitants et leur maire Marc Lesschaive sont encore sous le choc. « On s’attendait à quelques licenciements… Gastronome représente 100 000 € en cotisation foncière, sur un budget d’1,6 million. » Sans parler de la baisse des dotations de l’État, du surcoût lié aux rythmes scolaires… « On nous supprime notre capacité d’investissement. Luché Pringé va sommeiller, C’est grave. », dit le maire qui pointe un défaut d’anticipation. « On savait qu’il y avait un sureffectif. Les observatoires ne fonctionnent pas. Ce risque-là, on n’en parle pas. »

    Ce dont on parle au même instant, ce mardi matin chez Gastronome, c’est des reclassements, d’aide à la mobilité : le comité d’entreprise examine le plan de restructuration. Une reprise de l’usine ? Les salariés, tous en grève avec un brassard noir en signe de deuil, n’y croient pas. « Les carottes sont cuites, estiment deux ouvrières, 27 et 30 ans d’ancienneté. On est à la mise sous barquettes. On est travailleurs handicapés, à cause des gestes répétés. Voilà comment on nous remercie. »

    Remake et série noire

    Un homme désigne son épouse près de lui. « On s’est rencontrés ici. On a fait construire. » Une dizaine de couples travaillent ensemble. Chacun s’interroge. Quitter l’entreprise ? Accepter la mobilité ? Vendre la maison ? Une jeune femme : « Et mon conjoint, qui a un boulot ici. On fait quoi ? » L’existence de 165 salariés va basculer.

    À l’intérieur, l’état-major de l’entreprise plaide ses contraintes : crise de la dinde, pertes accumulées, une usine excentrée. La fermeture est confirmée. 350 postes seront proposés dans le groupe, certains à une heure de route. Mais ça ne passe pas. Cris de colère, pleurs et huées ponctuent le compte-rendu de Sébastien Besnardeau, délégué CGT. La tension est vive et la direction chahutée. « Un torchon », tempête le syndicaliste évoquant le plan social jugé insuffisant. « Un remake, entend-on. Le même scénario que Candia. »

    La fermeture de la laiterie, en juin à l’ombre du château du Lude, 10 km plus loin, est encore dans les mémoires et laisse l’impression d’« un double coup de massue ». À Château-du-Loir, les grilles d’Harman, où l’on peut lire « non aux licenciements boursiers », se refermeront le 31 décembre. Prochain épisode de la série noire.