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Erdogan cite l’Allemagne nazie comme exemple de régime présidentiel
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le président turc, favorable à l'extension de ses prérogatives, a cité l'Allemagne nazie comme un exemple de régime présidentiel efficace.
Le président islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdogan, a évoqué l'Allemagne nazie d'Adolf Hitler pour défendre le système présidentiel fort qu'il veut instaurer en Turquie. "Dans un système unitaire [comme la Turquie] un système présidentiel peut parfaitement exister. Il y a actuellement des exemples dans le monde et aussi des exemples dans l'histoire. Vous en verrez l'exemple dans l'Allemagne d'Hitler", a-t-il dit à des journalistes jeudi 31 décembre, de retour d'une visite de travail en Arabie Saoudite, cité par les journaux.
La présidence turque a réagi vendredi à la polémique suscitée par les propos de Recep Tayyip Erdogan. "La métaphore d'Erdogan sur l'Allemagne d'Hitler a été déformée par certaines sources d'information et utilisée dans un sens contraire" au message qu'il comptait adresser, assure la présidence. Il voulait démontrer que le régime présidentiel n'est pas réservé aux fédérations et que le régime parlementaire n'est pas non plus une garantie contre les abus de pouvoirs, ajoute-t-elle.
Recep Tayyip Erdogan qui dirige la Turquie depuis 2002, d'abord comme Premier ministre puis président depuis 2014, veut modifier la constitution afin que le rôle du président passe d'une fonction symbolique à celle d'un dirigeant aux pouvoirs étendus, comme aux Etats-Unis, en Russie ou en France.
A la recherche d'une majorité qualifiée pour modifier la constitution
Le président turc a indiqué qu'il entendait mobiliser dans le courant de la nouvelle année la société turque pour un débat afin de parvenir à un"consensus social" sur ses ambitions présidentielles. Le projet d'un passage à un système présidentiel défendu par l'homme fort de Turquie est revenu au premier plan après la nette victoire (49,5% des voix, 317 députés) de son parti de la justice et du développement (AKP) aux élections du 1er novembre dernier.
Mais l'AKP n'a pas obtenu la majorité qualifiée (367 députés) pour pouvoir modifier la constitution seul et doit rechercher le soutien de l'opposition, opposée en bloc à une présidentialisation du régime sous Erdogan qu'elle accuse de dérive autoritaire. Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a, à cette fin, lancé mercredi un premier dialogue avec le chef du principal parti d'opposition CHP (Parti républicain du peuple, CHP), Kemal Kiliçdaroglu, pour relancer les efforts en vue d'une nouvelle constitution plus libérale qui remplacerait l'actuelle héritée du coup d'Etat des militaires, en 1980.