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40% des Français renoncent à se soigner pour des raisons économiques
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Les réformes gouvernementales de généralisation de la complémentaire santé ou de multiplication des contrats responsables n'ont eu aucun effet sur les Français dont la part de ceux qui n'ont pas de mutuelle a encore augmenté.
Deux études publiées coup sur coup, la première lundi par la mutuelle Mercer (1,3 million d'assurés et 2000 entreprises adhérentes) et la seconde mardi par la fédération nationale indépendante des mutuelles (Fnim), soulignent les limites des réformes mises en place par le gouvernement, tant pour généraliser lescomplémentaires santé que pour inciter à limiter les
92% des Français disposent d'une complémentaire santé en 2016, un taux qui n'a pas réellement progressé depuis l'Accord National Interprofessionnel (ANI) de 2013 prévoyant la généralisation de la complémentaire santé pour tous les salariés depuis janvier dernier. De fait, ce taux était de 93% en 2015 et de 94% en 2013, selon la Fnim. Il serait donc même en baisse... La renonciation à une complémentaire santé est particulièrement marquée chez les plus modestes, malgré la réforme de l'aide à la complémentaire santé (ACS). Ainsi, selon la Fnim, si les Français disposent d'une mutuelle au-delà de 50 K€ de revenus, ce taux tombe à 84% pour ceux qui gagnent moins de 20 K€. «Le phénomène récent de renoncement à une complémentaire santé semble s'installer dans la durée. La multiplication des dispositifs particuliers, que nous dénonçons, n'apporte pas de solution réelle», indique la Fnim.
37 % des Français ont renoncé à des soins pour des raisons économiques, au cours des deux dernières années. Un score inchangé depuis 2014. Selon le sondage réalisé par la Fnim, 49% des assurés gagnant moins de 20 K€ ont renoncé à se soigner pour des raisons financières, un chiffre qui tombe à 28% chez ceux gagnant plus de 40 K€.
Un Français sur quatre, seulement, connaît l'existence des «contrats responsables». Et deux sur trois ne savent pas si leur complémentaire santé est «responsable». Pourtant, les contrats de complémentaire santé doivent l'être depuis avril 2015. Dans le cas contraire, leur taxation est alourdie. Afin de lutter contre les dépassements d'honoraires, les contrats «responsables» interdisent aux mutuelles de rembourser leurs adhérents comme elles le souhaitent, et notamment à 100%, les médecins, spécialistes, opticiens... «Le gouvernement cherche à faire jouer un rôle aux mutuelles dans la régulation des prix, alors même qu'il a échoué en ce domaine», a indiqué Philippe Mixe, président de la Fnim. Conséquence pour les patients, la note s'est alourdie, souligne Mercer dans son étude: le reste à charge moyen a plus que doublé pour les honoraires en hospitalisation, passant de 8,40€ à près de 17€ et pour les consultations de spécialistes, de 2€ à 4,60€. «En raison d'un principe d'égalitarisme excessif, on a nivelé vers le bas le panier de soins et ouvert la porte à des surcomplémentaires fort coûteuses car non financées par l'employeur», indique Vincent Harel, directeur adjoint santé et prévoyance chez Mercer. De fait, les surcomplémentaires sont en plein développement: 60% des bénéficiaires de Mercer s'étant vu proposer des offres en option les ont acceptées.
2 Français sur 3 ne savent pas que les mutuelles ne peuvent pas rembourser les dépassements si le médecin n'a pas signé un contrat d'accès aux soins. Selon l'étude de la Fnim, 56% des sondés ne connaissent pas l'existence des «contrats d'accès aux soins» entre la Sécurité sociale et les médecins, qui encadrent les dépassements d'honoraires. «La complexité du dispositif le rend inopérable. Ou tout au moins dans son objectif premier, limiter les dépassements d'honoraires. Les principales victimes sont les assurés eux-mêmes», estime la Fnim.
- Six Français sur dix ne sont pas en mesure d'évaluer le niveau des taxes que supportent les complémentaires santé. Il est pourtant très important, soit 13,27% en 2016. «L'absence totale de transparence sur la fiscalité et les taxes supportées par les contrats vient troubler le débat sur le prix de ces contrats», regrette Philippe Mixe. Et c'est encore pire pour les surcomplémentaires, qui sont taxées à 20,27% «pire que le whisky», déplore Vincent Harel.