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Chili: Violents affrontements lors d'un hommage à l'ancien dictateur Augusto Pinochet

Chili

Lien publiée le 11 juin 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(afp) De violents affrontements ont éclaté dimanche dans le centre de Santiago entre la police et quelque 3.000 manifestants opposés à une cérémonie en hommage à Augusto Pinochet, faisant 16 blessés - 14 policiers et deux journalistes - tandis que 25 personnes ont été arrêtées, selon les autorités

Ces affrontements, parmi les plus violents de ces derniers mois, - qui illustrent à quel point la figure de l'ex-dictateur divise encore la société chilienne -, se sont concentrés près du théâtre Caupolicán, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel où des manifestants cagoulés se sont opposés aux forces de l'ordre, armés de pierres et de bâtons.

«Il est totalement immoral que l'on rende hommage à un assassin»

La police, qui avait déployé des moyens importants pour empêcher toutes violences, a pour sa part eu recours à des gaz lacrymogènes et à des lances à eau pour disperser les quelque 3.000 manifestants. Les heurts ont duré plus de trois heures. «Assassin, assassin!», scandaient les manifestants qui se trouvaient à proximité du théâtre Caupolican, dans le centre de la capitale chilienne, pour protester contre la cérémonie au cours de laquelle était projeté un documentaire intitulé «Pinochet», consacré à l'ex-dictateur resté au pouvoir de 1973 à 1990.

«Il est totalement immoral que l'on rende hommage à un assassin, à un génocidaire, qui a assassiné, torturé, fait disparaître des gens ou les a forcés à l'exil, et a laissé le peuple dépouillé de tous ses droits sociaux», a déclaré à l'AFP Yolanda Contreras, une des manifestantes. Quelque 2.000 partisans de l'ex-général étaient réunis dans la salle de spectacles.

«Je viens faire acte de présence, parce que nous nous n'avons pas le droit de parler. Je suis "pinochetiste" depuis l'âge de 15 ans, quand j'étais étudiante et je ne vais pas changer d'avis, ni mes enfants non plus», martèle ainsi Lucila Ruiz. La cérémonie a été organisée par la Corporation 11 Septembre, qui tire son nom de la date du coup d'Etat contre le gouvernement socialiste du président Salvador Allende qui l'a porté au pouvoir le 11 septembre 1973.

«C'est une cérémonie pour honorer l'histoire»

A l'interieur du théâtre, avant la projection du documentaire, plusieurs partisans de l'ex-général ont pris la parole dont son petit-fils, Augusto Pinochet Molina, seul membre de la famille présent. «C'est une cérémonie pour honorer l'histoire», a- t-il ajouté. «J'estime qu'en démocratie, nous avons tous le droit de présenter ce documentaire», a déclaré l'ancien militaire Juan González, président de la Corporation 11 Septembre. «Nous nous sommes tus pendant 20 ans et maintenant nous commençons à parler», a-t-il ajouté.

Près de 40 ans après le coup d'Etat contre le présiden Salvador Allende, le documentaire expose la situation politique ayant précédé le putsch et recense les principales réalisations du régime. A l'époque où le général Pinochet était au pouvoir, 3.225 personnes ont été tuées ou ont disparu et 37.000 cas de tortures et de détentions illégales ont été recensés.

Vive polémique entre les défenseurs de la liberté d'expression et les familles des victimes

L'annonce de cette soirée d'hommage quelques jours avant son déroulement a provoqué une vive polémique entre les défenseurs de la liberté d'expression et les familles des victimes, déterminées à faire interdire l'événement. Le gouvernement a déclaré qu'il ne s'associait pas à l'initiative, mais qu'il respectait le droit de réunion. Quant à la justice, elle a rejeté le recours déposé par le Groupe des proches de détenus et de disparus pour tenter de l'interdire, estimant qu'il n'était pas dans ses attributions d'interdire un événement dans un lieu privé.

Toutefois dimanche, dans un entretien à la télévision nationale, un ancien membre du régime, actuel porte-parole du gouvernement du président Sebastián Piñera, Andrés Chadwick, a avoué «se repentir profondément» d'avoir soutenu la dictature en raison de la «violation brutale des droits de l'homme durant le gouvernement militaire».