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CGT: le vrai-faux couac du Canard
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://aplutsoc.wordpress.com/2017/12/29/cgt-le-vrai-faux-couac-du-canard/
Le Canard Enchaîné du mercredi 27 décembre 2017 titrait en haut de sa première page : « Document : en un an la CGT a perdu 34% de ses adhérents. » Si l’on achète le journal et qu’on se porte à la page 4, on peut voir le « document » en question : un bilan des FNI (Fonds National Interprofessionnel, auquel sont destinées les cotisations de janvier ou la première cotisation mensuelle des nouveaux syndiqués) diffusé aux responsables fédéraux et départementaux, faisant apparaître 649.898 FNI pour 2016 contre seulement 349.038 pour 2017.
A partir de là, coin-coin, sonnez hautbois, résonnez trompettes, oyez oyez bonne gens, la vilaine CGT a vu le tiers de ses adhérents la fuir en un an, formidable scoop, n’est-ce pas, que l’article du Canard agrémente de divers petits scuds complémentaires sur le poids des retraités, les luttes entre « communistes » et « mélenchonistes », on en passe et des meilleures – une macédoine typique, combinant zestes de faits connus et fausses allégations (on apprend par exemple que la fédération du Commerce serait membre de la FSM, ce qui est faux).
Tout militant CGT, mais aussi tout militant ouvrier connaissant un peu le syndicalisme, voit immédiatement la supercherie. Comme le note avec humour le communiqué confédéral, le Canard « n’a pas fait le stage « Responsable à la Vie Syndicale ni « Outil du trésorier », pas plus que le stage « Formation Accueil Nouveaux Syndiqués ». Il n’aurait donc pas compris que ces chiffres n’ont rien de définitif, même pas ceux de 2016 d’ailleurs. En effet, chaque syndicat centralise ses cotisations – timbres FNI d’une part, autres timbres mensuels d’autre part – à la structure nationale mise en place suite au 47ème congrès confédéral de 2003, Cogetise. Cette mesure de centralisation, diversement appréciée dans la CGT, mettait fin au « vieux système » où le syndicat reversait lui-même aux UD (Unions Départementales), éventuellement UL (Unions Locales), et à sa Fédération, puis UD et Fédérations professionnelles reversaient leur part à la confédération. Le syndicalisme ouvrier confédéré français est historiquement très décentralisé du fait de l’application du fédéralisme (ce que les journalistes ont souvent le plus grand mal à comprendre) – le modèle d’une centralisation totale des cotisations vient de la CFDT. Les syndicats, base de la CGT, restent maître du rythme de leurs reversements, dans les limites des règles statutaires. Il s’ensuit que les rentrées nationales de cotisations sont un indicateur décalé et partiel du nombre réel de syndiqués. En l’occurrence, le rythme de rentrée des timbres FNI de l’année 2017 est tout ce qu’il y a de plus habituel.
Tout ceci ne signifie en rien qu’il n’y ait pas problème en la matière, ni que les lenteurs de remontée n’aient pas de signification. Les démentis de la CGT font état d’un tassement réel de l’ordre de 2% depuis deux ans. Mais une chute soudaine d’une telle proportion (34 % !), au niveau national, serait un événement majeur. Même au niveau d’une section syndicale locale ou d’un syndicat, tout du moins quand ceux-ci ont une existence stable, ceci ne s’expliquerait que par la répression ou telle ou telle forme de sabotage. Alors pourquoi clamer à grands coups de grosse caisse une telle fake new ?
Le Canard Enchaîné est souvent dans le faux en matière d’informations sur la vie interne des syndicats. Il ne l’était pas à propos des affaires financières touchant des membres de la précédente direction confédérale, car il avait manifestement été destinataire d’informations résultant de règlements de compte internes. On peut penser que, véritable institution, le Canard est récipiendaire de beaucoup de « tuyaux » et que parfois, la vérification, voire la compréhension la plus élémentaire de ce dont on parle, ne sont pas au rendez-vous. On peut penser aussi que, véritable institution … de la V° République, le Canard a toujours, surtout sur de tels sujets, une fonction politique ne devant rien au hasard. Ces deux hypothèses sont d’ailleurs complémentaires.
Dans ce cas là, quel est le but ? S’il s’agit de déstabiliser Martinez en interne, c’est raté étant donné l’incompétence, réelle ou apparente, du journal sur ce sujet. Mais s’il s’agit tout simplement de « faire' » l’opinion, d’accréditer l’idée que les syndicats sont rejetés par les salariés, alors on comprend mieux. Plus précisément, il s’agirait d’accréditer l’idée que les organisations s’étant opposées à la loi El Khomri et aux ordonnances Macron ne peuvent que plonger, doivent plonger.
Or, l’examen sérieux du mouvement réel, des grèves à la base, sur les salaires, les conditions de travail et la dignité des travailleurs, indique que les tendances réelles ne sont pas celles-là. Elles s’inscrivent dans une logique diamétralement opposée à celle des ordonnances Macron en exigeant des garanties pour toutes et tous et des hausses de salaires : voir notre article du 17 décembre sur La majorité invisible. Lier entre eux et centraliser ces combats reste la condition de tout redressement syndical, et, au delà, créerait les conditions pour que l’exécutif Macron soit battu.
C’est peut-être pour cela qu’il fallait faire coin-coin au risque d’un couac, escomptant qu’il en restera toujours quelque chose ?
29-12-2017.