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Etat espagnol. Contrer la "politique de la cruauté"...

Espagne

Lien publiée le 9 mai 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://npaherault.blogspot.fr/2018/05/catalogne-retourner-letat-de-droit.html

8 mai

 Compter sur la persistance de "l'empathie indignée"...

Note préliminaire

Amador Fernández-Savater est l'un des penseurs les plus féconds de ce que le mouvement espagnol des Indigné-es a apporté sur les champs politique et social, malgré le reflux qu'a subi la dynamique de ce mouvement. Reflux provoqué, entre autres facteurs, comme le repère trop brièvement l'auteur, par l'institutionnalisation précoce et à courte vue de ce qui aurait pu être ses relais et ses catalyseurs politiques, Podemos et le "municipalisme pour le changement".

Fidèle cependant à l'idée que la fragilisation d'un tel processus ne signifie pas sa disparition, Amador Fernández-Savater pose son décrypteur sur la persistance des "effets de sensibilité", propres à l'indignation empathique des origines, par-delà le retour en force, visible en particulier dans la crise catalane, des politiques de la cruauté. Trois évènements récents ayant frappé les esprits, lui semblent signifier que, dans les profondeurs de la société, rien n'est perdu pour que soit obtenu qu'il n'y ait "plus de guerre de tous contre tous mais plus d’empathie (envers les autres)". 

Et, ajouterons-nous, pour que ladite empathie ouverte aux autres se donne les moyens politiques de bloquer ces "autres", enkystés dans les structures de pouvoir, qui, jusqu'au bout, feront le choix de la violence et des destructions pour préserver leurs privilèges. Disons-le, cette logique du négatif à corréler à la positivité de l'empathie solidaire, fait défaut dans la démarche analytique d'Amador Fernández-Savater et ce n'est pas faire injure à son acuité intellectuelle de pointer qu'il maintient là un point aveugle qui est à la racine de l'échec du 15-M à peser politiquement. Le développement d'une politique de la "sensibilité", si elle veut gagner les coeurs mais aussi nécessairement les esprits, ne saurait faire l'économie de penser les contre-effets violents d'une politique (au sens le plus large du mot) de "l'insensibilité", voire de la cruauté, qu'elle suscitera immanquablement.

Antoine

Photo : "Ce n'est pas une crise, c'est le système" (Indignados)


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On l’a souvent répété. Le mouvement du 15-M [« les indignés »] a fonctionné en Espagne comme un « coupe-feux » face à l'ascension du populisme de droite qui s’est étendu ces dernières années à un niveau micro et macro dans toute l'Europe: le Front National, le Brexit, Alternative pour l'Allemagne, Pegida, la Ligue du Nord, CasaPound, l'Aube Dorée…

Mais de quel type de « coupe-feux » s’agissait-il? Dans notre cas, nous avons insisté à penser et à décrire le 15-M comme un effet de sensibilité. Un phénomène de sensibilisation collective. À partir du mois de mai 2011, une sorte de « seconde peau »s'est déployée un peu partout dans la société grâce à laquelle ce qui arrivait à d’autres était ressenti et considéré comme une expérience propre et proche. [...]

Cette peau s'est désagrégée et fragilisée en grande partie à cause d’une « verticalisation » de l'attention et du désir, qui ont été délégués et placés dans la promesse électorale que constituait l'« assaut institutionnel » proposé par la nouvelle politique (Podemos, lesconfluences municipales, etc.). Alors qu'ils étaient captivés par les stimuli provenant du haut (TV, dirigeants, partis) et en proie à une perte d’attention à ce qui se passait autour de nous, cette « seconde peau » s’est déchirée petit à petit. [...]

Actuellement, c'est sans doute le parti Ciudadanos [allié à En Marche, ndlr] qui agite le plus habilement cette « passionnalité obscure » (Diego Sztulwark) afin d’en récolter les fruits au niveau électoral mais aussi de s'en servir comme base de son projet politique qui convertit la société en une entreprise totale. Où il n’y a de place que pour les gagnants et qui n'offre aucun espace aux adversaires (disqualifiés en tant qu’interlocuteurs à travers la répression, la censure et la criminalisation), ni aux « anomalies » (comme par exemples les espaces communs urbains ou les vendeurs de « top manta »[1]).

Sur fond de ce décor obscur et crispé apparaissent néanmoins d’autres voix ou des mouvements qui en appellent à d'autres sensibilités et qui activent d'autres perceptions, pour reployer une autre peau. Sans chercher à être exhaustif ni totalisant, je vais en présenter trois exemples (même s’il y en a d'autres) : les mobilisations du 8 mars 2018 et les mobilisations qui ont eu lieu autour de la mort de Gabriel Cruz et de celle de Mame Mbaye. Cliquer ici
  

 Sur les Indigné-es, Podemos... : 

Et l’indignation retentit dans l’Etat espagnol…

Podemos, ou l’art de « prendre d’assaut le ciel » par les élections
  
Catalogne, Madrid.... Podemos, les "convergences municipales", à la peine... 

Podemos, une histoire qui file du mauvais coton... 

Ce que peut Podemos ... et qu'il ne devrait pas faire...