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Italie : un gouvernement anti-ouvrier et anti-migrantEs

Italie

Lien publiée le 9 juin 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://npa2009.org/actualite/international/italie-un-gouvernement-anti-ouvrier-et-anti-migrantes

Après plusieurs coups de théâtre, le gouvernement Lega/M5S est né le 1er juin, grâce au rôle décisif joué par le président de la République Mattarella dans sa formation et sa composition.

Il s’agit d’un gouvernement de droite, anti-ouvrier et anti--migrantEs, dirigé par le terne Giuseppe Conte, dont les vice-présidents sont Luigi Di Maio (M5S) et Matteo Salvini (Lega), le premier étant ministre du Travail et des Activités productives et le second ministre de l’Intérieur. Le M5S, qui a toujours déclaré qu’il était « ni de droite ni de gauche » n’a eu aucun problème à s’allier avec la Lega, réactionnaire et xénophobe, qui est l’élément moteur du gouvernement, et son chef, Salvini, le véritable homme fort. Il a déjà multiplié les déclarations contre les migrantEs et les organisations humanitaires qui leur portent secours. 

Confiance conditionnelle de la grande bourgeoisie

C’est un gouvernement qui affirme vouloir défendre les « intérêts du peuple italien » en Europe, encore plus rétrograde et autoritaire que les précédents sur le plan social et démocratique, et tout aussi impérialiste concernant la politique internationale.

Les ministres M5S sont faibles et inexpérimentés face à ceux de la Lega, familière de la gestion du pouvoir local et national car elle a longtemps été au gouvernement avec Berlusconi, et face aux indépendants qui appartiennent à l’establishment conservateur.

Ce gouvernement bénéficie de la confiance conditionnelle de la grande bourgeoisie qui, par l’intermédiaire du président de la République, a posé des conditions précises sur les politiques économiques et sur l’appartenance de l’Italie à l’UE.

Le patronat italien n’est pas préoccupé par la possibilité que ce gouvernement prenne effectivement des mesures en rupture partielle avec l’austérité, mais par les tensions dues au fait qu’il doit répondre à des attentes sociales diverses dans un cadre économique national difficile, et par les positions eurosceptiques de beaucoup de ses membres. Le ministre de l’Économie, Tria, devra, d’un côté, trouver les marges de manœuvre pour un accroissement du déficit, le gel des augmentations de l’IVA [TVA] et l’introduction de la flat tax et, de l’autre, mettre en œuvre les « réformes » souhaitées par le patronat : investissements dans les infrastructures, Code civil et administration publique, mais aussi mesures contre le monde du -travail en soutien aux -restructurations industrielles.

Une grande confusion politique

Dans un cadre de grande confusion politique, avec des secteurs populaires qui espèrent que le gouvernement « du changement » répondra à leurs attentes, il ne sera pas facile, pour les forces de la gauche lutte de classes, de construire immédiatement une résistance sociale et une opposition politique efficace, mais c’est ce qu’elles doivent essayer de faire, en ne laissant l’opposition au gouvernement ni au Parti démocrate ni aux autres forces libérales liées à la grande bourgeoisie. Il s’agit de se battre sur deux fronts : contre les forces du grand capital et les politiques de l’UE, et contre les forces réactionnaires xénophobes de la petite et moyenne bourgeoisie et leurs propensions nationalistes. 

Il faudra le faire à partir des conflits sur les lieux de travail, dans les quartiers, les écoles, en construisant un vaste front de résistance sociale qui unisse associations, mouvements politiques, syndicalisme d’opposition, qui parte des revendications concernant les besoins non pris en compte (salaire, revenu, emploi, logement, services publics, permis de séjour et droits civils pour touTEs), et qui soit capable d’articuler l’antiracisme et la lutte contre toutes les oppressions dans une vision commune, solidaire et anticapitaliste.

La manifestation nationale du 16 juin à Rome sera un premier rendez-vous.

À Rome, Franco Turigliatto, traduction Bernard Chamayou