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Cinéma - BlacKkKlansman : j’ai infiltré le Ku Klux Klan

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Lien publiée le 8 septembre 2018

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https://npa2009.org/idees/culture/blackkklansman-jai-infiltre-le-ku-klux-klan

Film américain de Spike Lee (2018). 

À la fin des années 1970, un jeune noir, Ron Stallworth, est embauché par la police de Colorado Springs. Inutile de préciser qu’il n’est pas bien accueilli par ses collègues largement racistes. Son rêve est de devenir agent infiltré (en civil) ; l’occasion se présente quand Stokely Carmichael, le dirigeant des Black Panthers, vient tenir une réunion en ville : un blanc ne ferait pas l’affaire pour l’espionner. Ron passe donc dans le service d’infiltration. 

Sur la base d’une histoire vraie

En 1979, dans la presse locale, il tombe sur une petite annonce du Ku Klux Klan qui veut recruter. Il décroche son téléphone et se fait passer pour un raciste particulièrement excité. 

Son interlocuteur reprend contact pour un rendez-vous. Puisque, de toute évidence, Ron ne peut s’y rendre, son collègue (blanc et juif) Flip ira à sa place. Et c’est parti ! Ron/Flip entre au KKK et aura même une rencontre avec le grand chef du KKK, David Duke. Duke joue la respectabilité (il veut devenir sénateur) mais s’appuie sur des troupes largement composées de racistes anti-noirs et antisémites qui stockent des armes et rêvent de les utiliser avec, en arrière-plan, quelques personnes plus « respectables », dont des militaires en activité.

À la base du scénario, une histoire totalement folle. Même s’il existe des discussions à ce sujet et si Spike Lee a pris des libertés avec les événements réels, un Ron Stallworh a existé et effectivement pénétré le KKK, récolté des informations, assisté aux réunions (par l’intermédiaire de son alter ego blanc) et a été pressenti pour la présidence de la section locale. Mais conformément à la demande du chef de la police de Colorado Springs, il a arrêté ses investigations. Ron a attendu 2006 pour révéler l’affaire, notamment le fait que plusieurs adhérents du Klan étaient des militaires, y compris deux membres du NORAD, service qui contrôlait le déclenchement des armes nucléaires.

On rit beaucoup dans un film servi par d’excellents acteurs. Peut-être un peu trop, mais c’est au total très efficace. D’autant que des bandes d’actualité (et un bout du film de 1915, Naissance d’une nation) montrent que le racisme est non seulement une constante de l’histoire des États-Unis, mais que le danger s’est renforcé avec l’élection de Trump – pour lequel David Duke, toujours en service, a appelé à voter.