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La SNCF ferme ses portes aux voyages en groupe

SNCF

Lien publiée le 23 mars 2019

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https://www.anti-k.org/2019/03/23/transport-la-sncf-ferme-ses-portes-aux-voyages-en-groupe/

L’Humanité, 22 mars 2019

En liquidant ses agences spécialisées dans l’organisation des voyages de plus de vingt personnes, l’entreprise prépare la concurrence et nuit, une nouvelle fois, au service public.

Désormais, les passagers voyageant en groupe de plus de vingt personnes trouveront porte close dans les agences SNCF jusqu’alors dédiées à ce type de déplacement spécifique. C’est la dernière mesure imaginée par la direction de l’entreprise ferroviaire et annoncée, le 14 mars dernier, aux représentants du personnel. « Au total, ce sont 266 emplois des agences de Paris, Lille, Nantes, Bordeaux, Marseille et Lyon qui sont directement menacés dès septembre 2019 », alerte la CGT. Ce faisant, la SNCF acte la disparition de six agences groupes sur sept et la suppression de 82 % de leurs salariés. Seul le point de vente de Strasbourg passerait vraisemblablement entre les mailles du filet.

À Lyon, l’agence groupes de Perrache est ainsi dans la liste des condamnées. En tout, 45 salariés sont mis sur la touche, « des collègues qui viennent d’apprendre la nouvelle et tombent un peu de l’armoire », témoigne Laurent Aubeleau, responsable régional de la CGT cheminots à Lyon. « Ces agences permettaient aux groupes d’organiser leur voyage, de bout en bout, en gérant, en plus des billets de train, les transports en bus à partir des écoles, par exemple, ou encore les tickets d’entrée dans les musées », poursuit le syndicaliste. Et à Lyon comme ailleurs, « les réorganisations se superposent », et ces nouvelles suppressions de postes s’ajoutent à celles qui assèchent la vente commerciale depuis des années.

Une « dictature du digital »

« Ici, toutes les boutiques en ville ont disparu en deux ans et les fermetures de guichets se multiplient avec, pour ceux qui restent ouverts, des horaires de plus en plus resserrés », explique Laurent Aubeleau, qui précise qu’« en un an à peine, plus d’une centaine de postes ont été supprimés sur le secteur, pour la seule activité vente ». Excepté l’agence de Strasbourg qui continuera donc de prendre en charge les déplacements TGV des groupes de plus de trente personnes, les usagers seront renvoyés sur Internet. Une « dictature du digital » qui, pourtant, n’a pas prouvé son efficacité. « Après plus de trois ans d’utilisation, l’application Clic and go ne représente ainsi que 13 % du chiffre d’affaires de l’activité », rappelle la CGT.

Pourtant, avec cette mesure, la direction entend poursuivre son objectif fixé d’une « réduction de 36 % à 15 % des coûts de distribution et préparer l’ouverture à la concurrence dans les régions », analyse la CGT. Car, en plus de ne plus gérer « physiquement » les réservations de groupes, la SNCF a décidé de sortir purement et simplement les trajets TER de l’offre de vente groupes, en les renvoyant aux régions, « dont les conventions, signées avec l’État, ne prévoient pas le financement de cette activité », rappelle Laurent Aubeleau.

Une réduction des coûts de distribution qui entre parfaitement dans la logique d’ouverture à la concurrence, estime le syndicaliste, qui voit dans la suppression de ces points de vente « un moyen pour la SNCF de se montrer plus compétitive dans un marché désormais ouvert aux opérateurs privés ».

En embuscade, les grands voyagistes, eux, patientent avant de rafler la mise. Déjà, la SNCF vient de leur confier la commercialisation des voyages « forfait », c’est-à-dire comprenant, outre les billets de train, d’autres prestations de séjour (bus, billetteries culturelle et de loisir…). Le tout, « au mépris de l’expertise des cheminots », dénonce la CGT. Et de là à ce que les agences de voyages finissent par vendre tous les billets de train, certains craignent fort qu’il n’y ait qu’un pas…

Marion d’Allard