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    RN félicité, Nouveau Front populaire honni : sur Europe 1, le sens unique de Cyril Hanouna

    Lien publiée le 23 juin 2024

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    RN félicité, Nouveau Front populaire honni : sur Europe 1, le sens unique de Cyril Hanouna (marianne.net)

    Dans sa toute nouvelle émission quotidienne sur les législatives diffusée sur la radio détenue par Vincent Bolloré, l’animateur star, accompagné de certains chroniqueurs habituels de « Touche pas à mon poste », n’en finit plus de vilipender le Nouveau Front populaire et de plaider en faveur du Rassemblement national, ne se refusant à aucune caricature. « Marianne » a écouté « On marche sur la tête ».

    Selon un sondage Ifop commandé par Marianne , les auditeurs d'Europe 1 ont voté lors des Européennes à 34 % pour le Rassemblement national, 19 % pour Reconquête! et... seulement 3 % pour LFI. L'exact opposé s'observe dans la répartition des habitués de France Inter sur le spectre politique : Glucksmann y fait 38 %, LFI 17 % et Bardella… 6 %. Comment les programmes de ces stations (ré)confortent-ils ces auditeurs-électeurs ? « Marianne » a écouté deux heures d'émissions emblématiques. Premier épisode avec « On marche sur la tête », nouveau show de Cyril Hanouna.

    « C’est le grand chelem avant les JO ! Le ballon d’or ! » Cyril Hanouna commence la deuxième édition de sa nouvelle émission, le 18 juin, par un petit numéro ironico-populiste. La première d'« On marche sur la tête », diffusée quotidiennement sur Europe 1 entre 16h et 18h jusqu’aux élections législatives, a été amplement chroniquée. Télérama, Le Monde, Libération, L’Humanité et Le Parisien : tous ont publié des articles « à charge », répète l'animateur, qui prend d’ailleurs le soin de citer nommément les journalistes ayant pris la plume pour souligner le parti pris de l’émission qu’il anime.

    « On a l’impression qu’ils ne parlent pas aux Français, qu’ils sont dans leur tour d’ivoire (…). Le réveil sera très brutal pour ces gens », dégaine Éric Naulleau, journaliste et essayiste habitué des plateaux de Cyril Hanouna. Aucune mention n’est faite du déséquilibre pour le moins saisissant, dans la liste des invités de la première émission : Manuel Valls, ancien premier ministre socialiste venu tancer l’alliance de la gauche ; Éric Zemmour, président du parti d’extrême droite Reconquête ; Pascal Praud, animateur vedette de CNews ; Robert Ménard, maire d’extrême droite de Béziers (Hérault) ; Matthieu Valet, ancien policier désormais eurodéputé RN. Et pour cause : « On marche sur la tête » entend bien continuer sur cette lancée, au risque de se répéter.

    En effet, certaines actualités évoquées ce 18 juin par l’équipe de Cyril Hanouna avaient déjà constitué une part importante de l’émission de la veille, à l’image de l’investiture par le Nouveau Front populaire (NFP) qui fait grincer des dents – y compris à gauche – du militant antifasciste Raphaël Arnault , fiché S et accusé d’user de méthodes violentes face à ses ennemis. « Il est encore jugé dangereux par les services », affirme Gauthier Le Bret, journaliste de CNews, sans que l’on sache de quelle source il tient une telle information.

    C’est ensuite Alice Cordier, militante féministe d’extrême droite bien connue des plateaux de la galaxie Bolloré, qui est invitée à s’exprimer, par téléphone. Elle témoigne d'une menace de mort que Raphaël Arnault aurait proféré à son encontre : « Il a dit “je vais te mettre une balle dans la tête si tu viens à Lyon.“ » « Merci pour ce témoignage qui nous montre bien le pedigree du bonhomme », conclut Cyril Hanouna, avant de conclure la séquence d'un trait d’humour avec la finesse qu’on lui connaît : « Valérie Bénaïm est, elle, fichée “Sexe“ dans une boîte au Cap d’Agde ».

    Série d'anathèmes

    Autre investiture du Nouveau Front populaire déjà évoquée la veille mais remise sur la table : celle de Philippe Poutou, dont le parti, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) a soutenu le Hamas lors des attentats terroristes du 7 octobre dernier, et qui est candidat dans la circonscription où le gendarme Arnaud Beltrame a été tué par un terroriste islamiste en 2018. « Un truc de fou », selon Hanouna, « Je trouve ça honteux », appuie Naulleau. C'est sur ces entrefaites qu'entre en scène la caution « de gauche » des émissions à sens unique du royaume Hanouna : Gilles Verdez. « Cette investiture ne me dérange pas », déclare l’ancien journaliste sportif.

    Déferle alors une bordée d’anathèmes, lancées par Cyril Hanouna à l’encontre de son chroniqueur : « Verdez l’ineptie à son paroxysme tous les jours à la télé et à la radio », « Vous faites extrêmement mal à la France », « Est-ce que vous pouvez encore vous regarder dans une glace après avoir dit cela ? », « Vous êtes devenu fou Verdez, insupportable, vous représentez la mauvaise foi du Nouveau Front populaire », « Ce que Gilles Verdez va perdre, c’est sa dignité ».

    Tout au long de cette diatribe, Gilles Verdez regarde ailleurs, sans contre-argumenter. Les autres chroniqueurs regardent eux aussi leurs pompes. Il finira tout de même par ajouter, de façon laconique : « Poutou est élu au conseil municipal de Bordeaux. C’est une alliance, il faut faire large. »

    Cyril Hanouna pose ensuite une question : « Nouveau Front populaire ou Rassemblement national, lequel est le plus dangereux ? » Lorsque Gauthier Le Bret plaide sans surprise pour la première réponse, c’est Valérie Bénaïm qui se colle cette fois-ci à faire vivre un simulacre de débat : « Au RN, je vois la boutique, mais on oublie l’arrière-boutique qui fait pour l’instant aussi peur ! » « Ils ont fait énormément le ménage, là où la France insoumise va chercher des fichés S », rétorque Gauthier Le Bret. « Je suis bien d’accord », se range Valérie Bénaïm.

    Dupont-Aignan peut argumenter sans interruption

    De fait, la seule colonne vertébrale d’« On marche sur la tête » paraît résider dans un pilonnage en règle de la nouvelle alliance des partis de gauche. « Le NFP va de Hollande au Hamas ? », demande Naulleau ; « Avec eux, c’est un jour, une bêtise », tance Hanouna ; « C’est le front de la honte ! », se révolte un auditeur au standard ; « Ils ont un triple objectif de destruction de la République, du pays et de notre civilisation », résume Éric Naulleau.

    Lorsqu’« On marche sur la tête » passe de la diatribe à la franche rigolade, c’est que le sujet ne concerne plus la gauche. Est notamment évoquée l’enquête ouverte à Nice pour détournement de fonds publics visant Éric Ciotti. Le président des Républicains est accusé d’avoir utilisé frauduleusement des cartes de parking, au port de Nice, durant la campagne pour les élections législatives de 2022. Le plateau se bidonne et le président ciottiste des Jeunes LR Guilhem Carrayon se réjouit par téléphone : « Quand il n’y a rien dans le fond, il faut faire comme vous avez fait, tourner en dérision. »

    A aussi été discutée la déclaration de Jordan Bardella, qui entend construire un gouvernement uniquement si le Rassemblement national obtient une majorité absolue à l’Assemblée nationale. « C’est un choix politique intelligent », commente Gauthier Le Bret. « On a l’impression d’une reculade », tente Valérie Bénaïm, immédiatement reprise par le grand chef : « Chut ! Ça n’est pas ce que dit tout le monde ! »

    Sans surprise, l’invité de fin d’émission n’est autre qu’une figure proche du Rassemblement national : Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et Président de Debout la France. Ce dernier peut développer durant plusieurs minutes son argumentaire, sans contradiction ni interruption. Lorsqu’il critique vertement la prise de position anti-RN de Kylian Mbappé, rappelant son salaire mirobolant, Cyril Hanouna lui rétorque qu’il gagne lui-même beaucoup d’argent. Un détail cependant séparerait le capitaine de l’Équipe de France de l’animateur star, d’après ce dernier : « Je n’ai jamais dit aux gens pour qui voter… à part concernant la France insoumise et le Nouveau Front populaire ».