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Des milliers de lycéens manifestent contre les expulsions
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
PARIS, 17 oct 2013 (AFP) - Après l'expulsion de la collégienne kosovare Leonarda Dibrani, qui a déclenché un tollé à gauche, des milliers de lycéens se sont mobilisés jeudi à Paris et en régions, pour réclamer le retour des élèves expulsés.
En fin de matinée, plusieurs milliers de lycéens ont commencé à défiler à Paris de la place de la Nation en direction du ministère de l'Intérieur, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans le cortège fusaient des slogans contre Manuel Valls tels que "Khatchik en France, Valls en Arménie" ou "Valls dehors".
Plus tôt dans la matinée, une vingtaine de lycées publics parisiens sur un total d'une centaine étaient perturbés, selon le rectorat.
"Retour de Khatchik et de Leonarda, leur place est ici": des centaines de lycéens ont bruyamment manifesté devant le lycée Charlemagne, au coeur de Paris, exigeant que Khatchik Kachatryan, élève au lycée parisien Camille-Jénatzy, expulsé samedi vers l'Arménie, et Leonarda Dibrani, collégienne du Doubs expulsée le 9 octobre vers le Kosovo, reviennent en France.
"Le mot d'ordre, c'est de se mobiliser pour le retour des lycéens expulsés", a dit plus tôt à l'AFP Steven Nassiri, porte-parole du syndicat lycéen Fidl, qui manifestait jeudi matin devant le lycée Charlemagne.
"C'est inadmissible que sous un gouvernement de gauche on doive montrer ses papiers pour entrer au lycée. Tout le monde a le droit à une éducation", a-t-il estimé.
Mobilisation en régions
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La mobilisation s'est étendue en Ile-de-France et en régions.
A Mende, en Lozère, les manifestants étaient une centaine, selon la préfecture. Selon l'Union nationale lycéenne (UNL), le mouvement concerne deux lycées mobilisés sous le slogan: "Leonarda ne va pas en cours, nous non plus".
A Avignon, des élèves membres de l'UNL prévoyaient de se rendre de lycée en lycée, distribuant des tracts relatant les parcours de Khatchik et Leonarda, et simulant des expulsions de lycéen à chaque passage.
Après une intense polémique mercredi, et des critiques d'une rare violence à l'encontre du ministre de l'Intérieur Manuel Valls au sein même de la majorité, le flot de commentaires sur l'expulsion de Leonarda s'est poursuivi jeudi.
Pascal Durand, secrétaire national de EELV, a estimé que le gouvernement "se grandirait" en permettant le retour de la collégienne, tandis que l'ancien ministre UMP François Baroin a jugé qu'un retour de la collégienne et de sa famille entraînerait "automatiquement" la démission de Manuel Valls.
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a appelé à attendre les résultats de l'enquête administrative, qui devraient être connus vendredi, tout en estimant "éminemment choquantes" les circonstances de l'interpellation de la collégienne lors d'une sortie scolaire, si elles étaient avérées.
"Bien entendu si c'est avéré, c'est inacceptable", a abondé la ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso sur France Culture.
"J'ai honte. Je n'ai pas honte pour mon pays, parce que je suis sûre que mon pays, il vaut mieux que ça. J'ai honte pour le gouvernement", a de son côté commenté sur RTL l'actrice engagée Josiane Balasko.
Mercredi, plusieurs centaines de lycéens, soutenus par le Réseau éducation sans frontières (RESF) s'étaient déjà rassemblés devant le rectorat de Paris, où une délégation de lycéens avait été reçue.
Une pétition exigeant le retour de Leonarda a été lancée. Elle avait été signée par un peu moins de 12.000 personnes jeudi matin, parmi lesquelles des élus de gauche, des associations (SOS Racisme, Osez le féminisme), la Fidl et RESF.
En droit, un mineur isolé ne peut pas être expulsé. Les élèves expulsés le sont soit après leur majorité, comme dans le cas de Khatchik, ou quand leurs parents, en situation irrégulière, sont expulsés, comme Leonarda.
Ces expulsions, qui suscitent toujours une forte émotion, sont une minorité parmi les quelque 20.000 éloignements contraints chaque année.
Selon RESF, Khatchik Kachatryan est le cinquième jeune majeur scolarisé à être expulsé depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir.
Pour les familles avec enfants scolarisés, le réseau a comptabilisé dix familles expulsées (une vingtaine d'enfants) dont plusieurs vers le Kosovo depuis l'élection de François Hollande.