[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Notes suite à la manifestation anti-FN du 29 novembre à Lyon

Par Ahlem Djebal ( 3 décembre 2014)
Tweeter Facebook

Les partis d'extrême droite européenne gagnent un poids électoral non négligeable, en particulier en France. Les groupes fascistes se structurent comme le samedi 22 novembre 2014 à Paris, où le Groupe Union Défense (GUD), pseudo-syndicat étudiant, a invité les néonazis d'Aube Dorée et d'autres organisations fascistes européennes pour leur « réveil des nations ». A Lyon, le samedi 29 novembre 2014 s'est tenu le congrès du front national (FN). La coordination nationale contre l'extrême droite (CONEX) qui regroupe des collectifs, associations et organisations politiques et syndicales, a été à l'initiative d'une manifestation contre le congrès du FN en lançant un appel unitaire intitulé : « Face au congrès du FN, pour l'égalité des droits, la justice sociale et la solidarité ». D'autres appels de la Confédération Nationale du Travail (CNT) et d'Alternative libertaire (AL) ainsi qu'un appel lyonnais, ont également circulé ; l'un axé sur le « racisme d’État orchestré sans impunité par le PS », l'autre mettant l'accent pour une « manifestation offensive » contre les violences policières, faisant écho à la mort de Rémi Fraisse, militant écologiste contre le barrage de Sivens.

Dispositif policier étendu, flicage généralisé

La manifestation qui a mobilisé entre 3 000 et 5 000 personnes a été sous tension. Plusieurs cars ont convergé vers Lyon pour protester contre la tenue du congrès du FN. Deux cars de Paris, regroupant quelques 80 militant-e-s du CAPAB (collectif antifasciste Paris-Banlieue), NPA, Solidaires et sympathisant-e-s, ont été fouillé-e-s et fiché-e-s par les gendarmes à l'entrée de Lyon. Un car en provenance d'Allemagne a eu le droit à ces mêmes mesures « préventives ». Aux abords de la place Jean Macé (le départ de la manifestation) l'étendue du dispositif policier déployé ne faisait pas de doute, des contrôles et fouilles au corps s'effectuaient à chaque coin de rue. La préfecture de police de Lyon avait prévenu qu'elle maintiendrait l'ordre, promesse tenue...

Les cortèges politiques, syndicaux, associatifs et des collectifs antifascistes étaient en nombre et se sont élancés vers l'Hôtel de ville où devait se tenir un concert militant, avant la journée de dimanche consacrée à l'éducation populaire et aux débats sur l’antifascisme. Une heure environ après le début de la manifestation, les flics ont commencé à charger les manifestant-e-s en utilisant des grenades lacrymogènes et surveillant la progression des manifestant-es sous le viseur d'un hélicoptère.

Une révolte légitime contre l'extrême droite et les violences policières

Plusieurs centaines de militant-e-s autonomes se sont affronté-e-s avec la police qui n'a pas tardé à réagir violemment. Ces affrontements sont l'expression d'une révolte légitime contre l'État capitaliste et policier qui n'hésite plus à tuer pour maintenir ses intérêts de classe. Bien que la méthode de l'affrontement utilisée par la mouvance autonome soit discutable actuellement (le mouvement social étant atone), la répression policière était sans commune mesure et inadmissible. Le but était de disperser au plus vite la manifestation. A cet égard, plusieurs cortèges se sont disloqués dès la première charge. C'est au niveau d'un pont enjambant le Rhône que les gendarmes mobiles ont encerclé, morceaux par morceaux ce qu'il restait des cortèges. Un groupe de 500 personnes a tenté de se diriger vers les Terreaux comme prévu initialement. Mais, les policiers voulaient "disperser" les manifestant-e-s  par groupe de 15. Or, accepter c'était courir le risque de se faire embarquer au poste. La manifestation s'est donc poursuivie mais direction gare Perrache, suffisamment excentrée pour une bonne gestion policière du cortège.

Construire un mouvement antifasciste combiné à la lutte contre l'exploitation capitaliste

Cette manifestation était une initiative contre l'extrême droite pour ne pas laisser le champ libre au FN, le fascisme et les violences policières. Dans un contexte de crise de l’économie capitaliste, c’est la politique antisociale du gouvernement PS qui sert directement les intérêts du patronat, le rôle collaborateur des directions syndicales et la posture « anti-système » qu'endosse le FN qui ont conduit à la montée de l'extrême droite (15 villes tombées entre les mains du FN aux dernières municipales). Bien souvent, les plus sensibles au discours du FN sont aussi les plus exploités-e-s et les plus vulnérables socialement.

C'est pourquoi, la montée de l'extrême droite qui s'opère actuellement sous nos yeux, exige de construire un mouvement antifasciste combiné à la lutte contre l'exploitation capitaliste. Elle exige aussi que la gauche anticapitaliste apporte des réponses politiques fortes à la crise du capitalisme, en rupture avec les solutions institutionnelles du Front de gauche. Il faut apparaître comme les meilleurs opposants au « système », défendre une perspective communiste autogestionnaire, et mettre en débat une transition pour y parvenir. Ce n'est pas en défendant un programme parasyndical sous forme de catalogue de mesures d'urgences que nous serons en mesure de contrecarrer la montée en puissance du FN. 

Ahlem D.

Télécharger au format pdf

Ces articles pourraient vous intéresser :

France

Contre la ligne d’ "union de la gauche", la France insoumise doit rompre avec la gauche bourgeoise pour rassembler les catégories populaires

La question de l’union de la gauche a beaucoup refait parler d’elle depuis les universités d’été des différents partis, et des intellectuels l’appellent de leurs vœux. C’est pourtant une impasse à tous égards, comme le montre du reste l’échec patent de la NUPES. C’est donc une orientation avec laquelle doit rompre la France insoumise.

  Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

France

Face à la politique patronale et réactionnaire de Macron, il faut s’auto-organiser pour préparer les prochaines luttes

Quoi qu’en dise le gouvernement, la situation économique se dégrade pour les travailleurs et les travailleuses. L’inflation est repartie à la hausse en août et les salaires réels moyens baissent sans discontinuer depuis plus de deux ans, alors que les dividendes versés aux ménages (les plus riches) ont augmenté d’environ 20 % sur un an. Aucune amélioration n’est en vue pour notre camp social : le gouvernement programme des budgets d’austérité entre 2024 et 2027 et rien ne sera entrepris par Macron pour empêcher les capitalistes d’augmenter les prix pour défendre leurs profits. C’est donc bel et bien à une offensive réactionnaire de longue durée à laquelle nous devons nous préparer.

  Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Ukraine

Guerre en Ukraine: imposer une solution diplomatique

Depuis le début de la guerre, la Tendance CLAIRE a apporté son soutien à la résistance ukrainienne face à l’invasion illégitime de son territoire par les armées russes. Cette résistance a permis de mettre en échec le plan de Vladimir Poutine, qui estimait pouvoir rapidement prendre le contrôle du pays et imposer au monde cet état de fait. L’enjeu a toujours été de défendre le peuple ukrainien, qui est la première victime de cette guerre.

  Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

France

Une rentrée placée sous le signe de la réaction et de l’autoritarisme

Si la période estivale s’est ouverte par la répression féroce de la révolte dans les banlieues suite à l’assassinat du jeune Nahel, elle s’est clôturée, en toute logique, par le resserrement et l’affirmation de « l’arc républicain », autrement dit de l’arc réactionnaire et islamophobe structurant la politique française depuis des décennies. Cependant, si cet arc a pu se réaffirmer à partir et autour de la question de l’islamophobie et du racisme d’État, c’est en partie dû à la défaite de la lutte contre la réforme des retraites dont la responsabilité est largement imputable à la stratégie dévastatrice des directions syndicales.

 

Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook