[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Grande réunion le 23 novembre contre "Bienvenue en France" à l’ENS Paris

Par Lakhdar Bouazizi (25 novembre 2018)
Tweeter Facebook

Ce vendredi 23 novembre avait lieu à l’ENS de Paris une grande réunion contre la hausse des frais de scolarité pour les étudiant-e-s étrangèr-e-s (hors-UE). La réunion était organisée par des étudiant-e-s étrangèr-e-s de l’ENS suite à l’annonce faite par Édouard Philippe le 19 novembre de son plan intitulé, comble d’hypocrisie, « Bienvenue en France ». Il s’agissait d’une des premières initiatives contre cette nouvelle contre-réforme : d’ores et déjà, une suite à la discussion est annoncée pour le lundi 26 à 19h à Jussieu, amphi 24. Une première grande manifestation est appelée pour le samedi 1er décembre.

La direction de l’ENS avait tout fait pour empêcher la tenue de la réunion, puis pour en limiter la portée. Un dispositif de sécurité démesuré avait été mis en place. Dans ces conditions, seules 250 personnes environ ont pu participer à la réunion ; les autres se sont réunies, qui devant l’ENS, qui sur la place de la Sorbonne, pour débattre et s’organiser. Le directeur de l’ENS, Marc Mézard, n’en a pas moins tenu à ouvrir la réunion par des mots de « bienvenue » - alors qu’on a appris cette semaine par les dossiers MacronLeaks qu’il a participé à l’élaboration des réformes universitaires de Macron. Interpellé par les étudiant-e-s pour prendre position par rapport à « Bienvenue en France, il s’est défilé sans demander son reste.

Des étudiant-e-s de différentes universités de région parisienne, notamment Sorbonne Universités (anciennement P4 et P6), Paris 1 et Paris 8, ainsi que d’écoles comme les Beaux-Arts et Polytechnique, et de collectifs comme l’Union des étudiants algériens en France ou un collectif d’étudiants turcs, ont pris la parole pour dénoncer le caractère discriminatoire et contre-productif de cette hausse des frais. Des chercheur-e-s, notamment du collectif ACIDES, sont intervenus pour les soutenir et ont confirmé leurs analyses.

Les étudiant-e-s ont également dénoncé la menace qu’une telle hausse ferait peser sur les étudiants provenant de l’Union européenne : ce serait en effet la porte ouverte à une hausse progressive des frais, qui pourrait plonger les jeunes et leurs familles dans l’endettement. Il a été noté que la hausse des frais de scolarité n’était pas un moyen d’améliorer la qualité de l’enseignement, ce qu’il serait pourtant urgent de faire, mais qu’au contraire, en privant les universités des expériences nombreuses qu’apportent les étudiant-e-s les plus pauvres, elle conduisait paradoxalement à un appauvrissement culturel.

Des personnalités politiques sont également intervenues à la mobilisation naissante. Raquel Garrido et Alexis Corbière (FI) ont rappelé que l’annonce du premier ministre, tout en s’inscrivant dans la continuité des réformes de l’Université par Sarkozy, Hollande puis Macron, arrive à point nommé pour détourner l’attention de la suppression de l’ISF et des attaques de « l’oligarchie ». Un jeune avocat intervenant pour le PCF a souligné l’importance de la solidarité entre étudiant-e-s français-e-s et étrangèr-e-s pour combattre la hausse des frais d’inscription.

Omar Slaouti du collectif Rosa Parks a rappelé que la loi ORE du gouvernement Macron a encore restreint l’accès des classes populaires à l’université, et que la lutte contre la hausse des frais doit être une lutte pour l’égalité des droits, qui comprend le droit de pouvoir étudier. Il a appelé le mouvement étudiant et le mouvement antiraciste à converger dans la rue le 1er décembre. À ce sujet, il sera intéressant de voir comment se positionnera la CGT, qui appelle également à une manifestation contre la vie chère le 1er décembre.

Arthur, étudiant de Paris 1 qui intervenait au nom du NPA Jeunes, a souligné qu’un mouvement d’ensemble des étudiant-e-s permettrait non seulement d’empêcher la hausse des frais de scolarité, mais également de remettre en cause le principe de sélection à l’entrée de l’université introduit par la loi ORE. Il a appelé à l’organisation d’assemblées générales étudiantes dans toutes les universités de France, pour organiser la mobilisation.

À ce stade, il faut espérer que la mobilisation s’amplifie dans le courant de la semaine prochaine, avec la mise en place de comités de mobilisation et d’assemblées générales qui élisent des délégués en vue d’une première coordination nationale des universités dès que possible. Les étudiant-e-s ont intérêt à discuter de leurs revendications pour se doter d’une plateforme unifiante, permettant d’élargir au maximum le mouvement. Il faut que leurs organisations s’unissent pour défendre ces revendications.

Alors que le mouvement des « gilets jaunes » continue à se renforcer, la situation est explosive. La convergence des étudiant-e-s et des salarié-e-s mobilisé-e-s peut mettre le feu aux poudres.

Télécharger au format pdf

Ces articles pourraient vous intéresser :

Education

Au Journal Officiel s’écrit l’école du tri social

Alors que les syndicats de l’Education nationale appellent depuis plusieurs semaines à la poursuite de la grève, les nouveaux décrets qui officialisent la réforme « choc des savoirs » sont parus dimanche 17 mars au Journal Officiel.

Les lignes établies tracent un horizon dramatique, axé sur le tri des élèves dès la fin de l’école élémentaire et la casse du statut des enseignant.e.s.

 
  Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Education

Plan d’urgence 93 : vers une radicalisation du mouvement ?

La semaine passée a été marquée par deux « temps forts » : la manifestation dynamique mardi 19, avec un cortège éducation nationale en tête de la fonction publique qui a regroupé 5000 personnes, et la manifestation de jeudi en direction de Matignon, qui a regroupé près de 3000 personnes. Trois assemblées générales se sont tenues. Mardi, une AG « île-de-France » a regroupé des établissements en lutte de plusieurs départements (particulièrement du 94 mais aussi du 95, du 75 et, dans une moindre mesure, du 92). Jeudi, deux AG se sont suivies : celle du 93 puis celle de « l’île-de-France ». C’est un sentiment contradictoire qui s’est exprimé dans ces différents événements : celui d’une radicalité adossée à une volonté réelle de faire plier le duo Attal-Belloubet, mêlé à la constatation d’une baisse de régime dans la disponibilité à la lutte. Est-il possible de dépasser cette situation pour mener un conflit ouvert qui entraîne largement les collègues, au niveau national et pas seulement local ?

Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Education

Motion de l’Assemblée générale des profs du 93

Motion adoptée par l'AG de Noisy-le-sec, avant d'être adoptée par l'AG des profs du 93

L'assemblée générale, investie depuis le 26 février dans le mouvement pour un plan d'urgence 93 et contre le choc des savoirs:

- demande aux organisations syndicales de l'EN d'appeler à une mobilisation d'ampleur des collègues, au niveau national,  par la grève  et la manifestation pour  exiger le retrait du choc des savoirs et de la logique de tri social que cela implique ainsi que la destruction de l'éducation générale

- s'engage à poursuivre la mobilisation pour un plan d'urgence 93, jusqu'à satisfaction des revendications, par la grève et les actions de terrain

Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Education

Plan d’urgence 93 : une mobilisation qui montre la voie à suivre

Depuis le 26 février, jour de la rentrée dans l’académie de Créteil et du 93, de très nombreux établissements scolaires sont mobilisés pour un Plan d’Urgence 93, mais aussi contre le choc de savoir et les groupes de niveaux au collège. En effet, les collègues de collèges sont à la pointe de la mobilisation, ce qui se comprend vu la hauteur des attaques pour mettre fin au collège unique. Or, malgré une mobilisation d’ampleur, avec une intersyndicale large poussée et contrôlée sur sa gauche par des assemblées générales de grévistes régulières et un soutien dans l’action des parents, la perspective d’une victoire même partielle semble difficile à obtenir. Nous proposons ici quelques éléments de réflexion qui pourraient permettre de franchir un seuil et augmenter le niveau de la conflictualité.

  Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook