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« Plus Bure sera leur chute » : un camp contre la poubelle nucléaire

Du 1er au 10 aout se tenait près de Bure (Meuse) un campement anti-nucléaire, anti-autoritaire et anti-capitaliste contre le projet d'enfouissement de déchets nucléaires Cigéo. Organisé par un collectif militant de plusieurs dizaine de personnes, le VMC (clin d'oeil à Vladimir Martynenko, le conducteur de déneigeuse russe accusé d'avoir causé la mort accidentelle du PDG de total), ce camp autogéré a vu passer plus d'un millier de personnes en 10 jours. La Tendance Claire y était représentée par une dizaine de ses membres, dont plusieurs locaux investi-e-s depuis des années contre ce projet insensé.
Dans un monde que le capitalisme détruit chaque jour davantage, dans une société rongée par les lois du profit et de la concurrence, tout événement qui défie, même temporairement, la double contrainte capitaliste et institutionnelle est une bouffée d'air bienvenue. Se libérer, au moins partiellement, de l'économie de marché par la pratique généralisée du prix libre ; s'émanciper de la division capitaliste du travail par une libre répartition des tâches (vaisselle, nettoyage, nourriture, etc.) ; rencontrer des militant-e-s actif-ve-s dans des cadres variés (écologiques, antiracistes, antisexistes) mais tous situés sans ambiguïté en dehors du cadre politique bourgeois ; renforcer un milieu certes diffus mais résolument alternatif (nourriture végane, espace non-mixte...) et qui attire une part grandissante de la jeunesse radicalisée... tout cela donnait à ce camp une atmosphère très enthousiasmante.
La police, présente en nombre deux mois auparavant quand une chaîne humaine de mille manifestant-e-s avait encerclé le site du futur projet, s'est montré pour le coup étonnement discrète. Quelques contrôles routiers, un hélicoptère survolant épisodiquement le camp. De fait, l'ambiance était détendue, avec la présence de plusieurs familles et même un espace enfant. Il semble que l'équipe organisatrice n'ait pas voulu reproduire les erreurs de Sivens, où les zadistes, faute de liens avec la population locale, se sont fait violemment déloger avec le concours actifs d'agriculteurs organisés en milices fascisantes. Cette volonté de ne pas effrayer les riverains, visible dans l'absence de manifestations musclées (quelques actions symboliques) a surtout conduit le VMC à un important travail d'implantation dans les villages alentours et les associations historiques de la lutte contre Cigéo. Cependant, si le camp n'avait officiellement rien à voir avec le lancement d'une zone à défendre sur le modèle de Notre-Dame-des-Landes, le mot ZAD était bien sur toutes les lèvres.
Le caractère éminemment positif de ce camp ne nous fait néanmoins pas perdre de vue les limites de l'exercice. Moins anticapitaliste qu'a-capitaliste, l'idée que l'on peut sortir du système sans l'affronter, en multipliant les lieux à sa marge, fait l'impasse sur une perspective politique globale capable d'unifier ces différent combats. Surtout, la classe créatrice de toutes les richesses et par là même seule capable de renverser le règne du capital, était la grande absente des débats. Ces derniers, pourtant riches et variés (sur les migrants de Calais, le contre-sommet de la COP 21, le mouvement no-TAV italien, ou encore un atelier féministe spontanément organisé suite à plusieurs propos sexistes tenus sur le camp) peinaient à faire le lien entre la présentation de différentes luttes et un discours contestataire somme toute assez abstrait.
L'influence dans la classe ouvrière n'est en effet pas perçue comme un enjeu par la mouvance, essentiellement libertaire et autonome, qui gravite autour des camps autogérés. Sans chercher à passer des ponts avec le mouvement ouvrier (ce qu'elle fait en revanche, avec un certain succès, avec le monde paysan), réduit à ses directions bureaucratiques voir assimilé à une excroissance de la société capitaliste, ces camarades revendiquent fièrement leur refus du travail salarié. Cette position est respectable mais, à notre sens, passe à coté de l'essentiel : du fait même de sa non-implication dans le processus de production, la marginalité ne peut pas prétendre transformer celui-ci. Ainsi, plutôt que de professer une hostilité de principe à l'encontre de tout ce qui participe à la filière nucléaire, nous préférons œuvrer à la convergence des luttes avec les syndicats du secteur. La tâche est certes rude, mais nous ne pensons pas qu'il existe une issue sans mobilisation des premier-e-s concerné-e-s. Ce débat fraternel, nous désirons continuer à le mener avec nos camarades de la mouvance zadiste, pas dans des discussions hors-sol mais au cours des différentes luttes où nous nous retrouvons. A ce titre, nous ne pouvons que regretter que l'équipe organisatrice ait cru devoir nous demander de replier notre table de presse du fait de notre appartenance au NPA, accusé de « faire le jeu du parlementarisme » en se présentant aux élections. Le sectarisme n'a jamais fait avancer les choses.
