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Nabil Salih, Retour à Bagdad
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://comptoir.org/2024/12/10/nabil-salih-retour-a-bagdad/
Originaire de Bagdad, Nabil Salih est écrivain et photographe. Ses écrits ont été publiés dans des revues telles que « Jadaliyya », « Allegra Lab » et « LeftEast », entre autres, et ont été traduits en italien, en espagnol, en français et dans d’autres langues. Cet article est la traduction en français de « Return to Baghdad » de Nabil Salih, publié dans le numéro du 7 novembre 2024 (Vol. 46, No. 21) du London Review of Books, avec leur accord pour sa publication dans la revue du Comptoir. L’auteur revient sur les profondes transformations de Bagdad, capitale millénaire, désormais ravagée par les guerres successives et l’imposition d’un libéralisme agressif et débridé. »
Cet été, lors d’une visite à mon pays natal, je suis allé écouter l’Orchestre symphonique national irakien au Théâtre national, dans le quartier de Karradah à Bagdad. Le théâtre a un toit en forme de tente bédouine et quatre arches islamiques ornent sa façade. À l’intérieur, le plafond est décoré de planches de bois suspendues, conçues pour évoquer les troncs des palmiers irakiens – une vue désormais rare et exotique. Le théâtre attire encore un public cosmopolite et élégamment habillé, mais y aller, c’est être rappelé à une ville, et à un mode de vie, qui n’existent plus, sauf dans la mémoire. J’ai été fouillé par un soldat à l’entrée, tandis que les femmes faisaient vérifier leurs sacs à un petit guichet, par souci de décence. En novembre 2008, une Oldsmobile a explosé devant le théâtre, tuant cinq personnes. L’Irak est de nouveau en « paix », mais les habitudes héritées des temps de guerre persistent.
Au VIIIe siècle, Bagdad était la capitale d’un empire vaste, un centre de science et de savoir, et incomparable dans sa splendeur architecturale. « Par Dieu, je traverse une ville, et il n’existe aucune ville plus sûre ni de vie plus agréable que celle qui ait jamais été construite, que ce soit à l’Est ou à l’Ouest », disait le calife Harun al-Rachid à propos de Bagdad. Cette « vie agréable » serait bientôt, et à plusieurs reprises, effacée par la famine et la peste, la crue du Tigre, le sac de la ville par les Mongols après leur renversement de la dynastie abbasside, et les siècles agités de domination ottomane qui suivirent. Comme d’autres membres de ma génération, j’ai grandi à l’ombre d’une calamité plus récente, la guerre menée par les États-Unis pour renverser Saddam Hussein, qui a livré le pays tant au terrorisme régional qu’à l’économie de marché mondiale.
L’impact durable de la guerre, de la pauvreté et de la transformation néolibérale est visible partout. Les anciens quartiers ottomans, où se mêlent des bâtiments étroits et des impasses, sont en ruines, tandis que la ville a été envahie par les symboles éclatants de la culture de consommation occidentale : fast-foods, instituts de beauté et centres commerciaux. Des unités de sécurité en tenue de camouflage patrouillent à bord de Humvees blindés, après une série d’attaques menées par des miliciens plus tôt cette année contre des chaînes de restauration rapide et des commerces à l’americana, accusés de soutenir la guerre d’Israël contre Gaza. Devant les hôtels Palestine et Ishtar, construits pendant le boom immobilier de l’ère Saddam et gérés par les groupes hôteliers Méridien et Sheraton jusqu’à la guerre du Golfe, des membres de forces de sécurité scrutent les passants, mais tendent à ignorer les miliciens chiites qui, depuis 2003, commettent des meurtres et des enlèvements en toute impunité.
« L’Irak est de nouveau en « paix », mais les habitudes héritées des temps de guerre persistent.«
Dans les quartiers plus huppés de Bagdad, les restaurants sont bondés, et une série de néons donne l’impression d’une reprise économique. Mais un nombre croissant de jeunes ne songent qu’à quitter l’Irak. Dans le sud du pays, riche en pétrole, des activistes se sont retrouvés traînés par la police sur le bitume pour avoir protesté contre le chômage. Dans le nord kurde, les journalistes ont subi une répression violente, et le gouvernement turc d’Erdoğan continue de traquer les miliciens du Parti des travailleurs du Kurdistan sur le territoire irakien. Tant Washington (ciblant les milices soutenues par l’Iran) que Téhéran (ciblant des groupes liés à l’opposition intérieure) ont mené des frappes aériennes dans le pays ; en février, un drone américain a frappé une rue commerçante animée dans l’est de Bagdad pour éliminer un membre de haut-rang de la milice pro-iranienne Kataeb Hizbullah. La soi-disant stabilité de l’Irak n’est guère plus qu’un leurre destiné à attirer les investissements étrangers.
Les observateurs extérieurs ont tendance à se concentrer sur la nature confessionnelle de la politique irakienne, mais la véritable division la plus grave à Bagdad aujourd’hui est sociale. Tandis que les nouveaux riches circulent en Mercedes G-Class, les démunis se contentent de tuk-tuks[1] : plus d’un quart de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. En conduisant de ma banlieue ouest jusqu’au centre-ville, j’ai croisé une petite fille émaciée assise à l’ombre d’une tour de guet en béton abandonnée, vendant des bouteilles d’eau. La barrière en béton d’un poste de contrôle à proximité était peinte d’une inscription proclamant « sept mille ans d’histoire mésopotamienne ».
Sur la rive est du Tigre se trouve la ziggourat[2] moderniste de l’Hôtel Babylon, conçu par l’architecte slovène Edvard Ravnikar au début des années 1970 et destiné à être utilisé pour le sommet du Mouvement des Non-Alignés (MNA) de 1982. Puisque l’Iran et l’Irak, membres du MNA à l’époque, étaient engagés dans une guerre dévastatrice qui durerait jusqu’en 1988, le sommet fut déplacé à New Delhi. Le Babylon attire des occidentaux, des Chinois et des Irakiens de la diaspora du Golfe. Un peu plus bas, sur la rue Abu Nawas, se trouve la Banque centrale, encore inachevée, de Zaha Hadid, un monument phallique à la renaissance néolibérale de l’Irak, commandé en 2010. Ce qui était présenté comme un signe de progrès rappelle à la plupart des Bagdadiens notre système bancaire arriéré, et un boom immobilier bâti sur le blanchiment d’argent.
« J’ai grandi à l’ombre d’une calamité plus récente, la guerre menée par les États-Unis pour renverser Saddam Hussein, qui a livré le pays tant au terrorisme régional qu’à l’économie de marché mondiale. »
Le pont du 14 juillet, détruit par les bombardements indiscriminés américains lors de la guerre du Golfe en 1991, a été reconstruit depuis, il constitue mon point de sortie de la Zone verte : une aire de dix kilomètres carrés, partiellement accessible à la circulation civile. C’est là que se trouvent, isolés, le bâtiment du parlement et l’ambassade des États-Unis. Dans une tentative de projeter un semblant de normalité et de réduire les embouteillages notoires de Bagdad, l’État permet aux gens ordinaires de passer près du lieu du pouvoir. Mais le fossé entre l’État et la population n’est guère réduit par cette proximité passagère. Si votre voiture tombe en panne sur ses larges avenues, des agents de sécurité l’encerclent jusqu’à ce que le véhicule soit remorqué. Ceux qui visitent l’ambassade fortifiée des États-Unis sont fouillés en dehors du périmètre de la zone par des gardes de sécurité privés avant d’être transportés en bus. Les employés qui font leur trajet matinal vers les agences à l’intérieur doivent présenter un permis à un poste de contrôle avant d’être autorisés à entrer.
La Zone verte abrite également des œuvres monumentales d’art public actuellement inaccessibles aux habitants : le bouclier volant du Monument au Soldat inconnu, achevé en 1982 ; et l’Arc de la Victoire, achevé en 1989 pour célébrer le « triomphe » sur l’Iran – une réplique gargantuesque des poings de Saddam, dans lesquels il tient des épées croisées montant à un sommet de quarante mètres au-dessus de l’entrée de la Place des Festivités. Omniprésentes sur les panneaux publicitaires – un rappel des fantômes qui hantent les Irakiens – les visages de Qasem Soleimani, l’ancien commandant des Forces Qods d’Iran, et d’Abu Mahdi al-Muhandis, qui dirigeait les Forces de mobilisation populaire (FMP), qui ont combattu en Syrie comme en Irak. Les deux ont été tués dans une frappe de drone américaine en 2020.
« La soi-disant stabilité de l’Irak n’est guère plus qu’un leurre destiné à attirer les investissements étrangers. »
L’influence de Téhéran ne se limite pas aux panneaux commémoratifs : le gouvernement de Mohammed al-Sudani, soutenu par le Cadre de coordination, est profondément pénétré par l’Iran. Le Cadre de coordination est une alliance de factions dirigées par des politiciens chiites vétérans et détestée même par les jeunes chiites irakiens qu’ils prétendent représenter. Le système de partage du pouvoir ethno-sectaire du pays, mis en place par Washington (le Premier ministre doit être chiite, le président kurde et le président du parlement sunnite), a consolidé le clientélisme et la politique exclusiviste, étouffant toute tentative de forces indépendantes de changer le système de l’intérieur. Les principaux politiciens de toutes les confessions, désireux de protéger leurs intérêts commerciaux, forment une classe dirigeante indécrottable qui a écrasé la Révolution d’octobre 2019. Ce soulèvement populaire a été alimenté par la détérioration des conditions de vie et l’effondrement des services publics, et a exigé la chute de toute cette classe dirigeante.
La coalition dirigeante a également pris le dessus sur Muqtada al-Sadr, le clerc populiste dont les partisans ont été accusés de corruption et de violations des droits de l’homme. Bien qu’ils aient surpassé les partis chiites rivaux lors des élections de 2021, organisées en réponse au soulèvement, à l’été 2022, les Sadristes n’avaient toujours pas réussi à former une majorité dirigeante au parlement. Voyant ses rivaux soutenus par l’Iran unis contre sa tentative déclarée de réformer un système corrompu, al-Sadr ordonna à son parti de se retirer de l’activité politique en signe de protestation. Cela conduisit ses partisans à envahir la Zone verte à l’été 2022, s’engageant dans des affrontements mortels avec d’autres factions armées. Pourtant, malgré leurs dénonciations légitimes de l’establishment, les Sadristes ont souvent fait partie de celui-ci, dirigeant des ministères et occupant des postes élevés dans la bureaucratie. Alors qu’ils visent un retour en politique, Bagdad reste relativement calme, mais personne ne croit que cela va durer longtemps.
La destruction de Gaza par Israël érode également la façade. « Mort à l’Amérique. Mort à Israël. Que les Juifs soient maudits », peut-on lire sur des banderoles à Bagdad. La souffrance des Palestiniens rappelle à de nombreux Irakiens leur propre souffrance sous l’occupation américaine, il y a deux décennies. Mais la situation à Gaza a de plus en plus été exploitée par les dirigeants chiites à des fins politiques. En octobre de l’année dernière, al-Sadr mena des milliers de ses partisans dans une manifestation au cœur de Bagdad, tous vêtus de linceuls blancs pour signifier leur disponibilité à mourir en martyrs. Comme pour les attaques menées par les milices irakiennes contre les forces américaines, ce spectacle a été chaleureusement accueilli par la diaspora arabe. Il n’échappe à personne que, pour les Sadristes, ces actes sont avant tout un moyen de revendiquer le titre de premiers défenseurs de la Palestine dans la région. Cette mise en scène élude l’histoire tragique de l’expérience palestinienne en Irak. Comme l’a longuement documenté Human Rights Watch et d’autres durant les premières années d’occupation et de lutte sectaire, les réfugiés palestiniens étaient régulièrement attaqués par les milices chiites, qui les accusaient de recevoir un traitement favorable du régime de Saddam. Il est bien sûr vrai que les Irakiens comprennent à quel point les Palestiniens doivent se sentir seuls aujourd’hui : eux aussi ont été abandonnés dans leurs années les plus désespérées. Mais bien avant que l’Irak ne tourne le dos à ses Palestiniens, il a fait de même avec ses Juifs, l’une des communautés les plus anciennes du pays.
Pendant plus de deux millénaires, l’Irak a abrité une communauté juive prospère, dont les figures de proue étaient respectées des sultans et des pachas de Constantinople et de Bagdad ottomane. Sheikh Sassoon ben Saleh Sassoon fut nommé trésorier en chef par les Ottomans en 1781. Ezikiel Gabbay, un banquier bagdadien, fut trésorier en chef et conseiller du sultan Mahmud II au début du XIXe siècle. Jusqu’à la création de l’État d’Israël, la plupart des 135 000 Juifs d’Irak n’exprimaient que peu ou pas d’intérêt pour le sionisme – encore moins pour quitter leur pays afin de rejoindre un état exclusivement juif fondé sur l’identité juive. Pendant l’insurrection de 1948 d’Al-Wathba, ou le Soulèvement, contre la signature par le gouvernement du traité de Portsmouth, qui faisait pour ainsi dire de l’Irak un protectorat britannique, les Juifs de Bagdad marchèrent aux côtés de leurs voisins musulmans et chrétiens. L’insurrection renversa le Premier ministre, Salih Jabr, et força le prince héritier Abd al-Ilah à dénoncer publiquement le traité. La répression fut sanglante. Les cinémas juifs fermèrent leurs portes, les magasins de vin cessèrent de servir, et comme l’a écrit Orit Bashkin dans un essai de 2016, même « les lumières de la rue al-Rashid, la principale artère de Bagdad, furent éteintes pendant sept nuits comme un geste de deuil et de chagrin ».
« Les principaux politiciens de toutes les confessions forment une classe dirigeante indécrottable qui a écrasé la Révolution d’octobre 2019. »
Dans Three Worlds: Memoirs of An Arab Jew, l’historien irako-juif Avi Shlaim se souvient de Bagdad pendant son enfance comme « une ville métropolitaine multiethnique, abritant différentes minorités, parsemée de mosquées, d’églises et de synagogues ». « Nous entretenions des relations amicales avec nos voisins musulmans et chrétiens », écrit-il, « sans être gênés par les différences religieuses ». La famille de Shlaim vivait dans un vieux quartier près de la place Tahrir, le site du Monument de la Liberté, une série de quatorze bas-reliefs en bronze montés sur une « bannière » en travertin, conçue par Jawad Saleem et achevée en 1961. Lue de droite à gauche comme une ligne de poésie arabe, les images racontent l’histoire de la révolution de 1958 qui renversa la monarchie pro-britannique. C’est sur la place Tahrir, en 2019, que des milliers d’Irakiens appelèrent à un Irak libre et furent accueillis par des balles et des grenades à fumée perçant le crâne.
Un après-midi de juin, un convoi de membres jubilants des Forces de mobilisation populaire passa devant Tahrir, de la musique triomphante en fond sonore, agitant leurs armes en l’air pour célébrer le dixième anniversaire de l’organisation chiite. La PMF (Popular Mobilisation Forces) fut créée en 2014 après que des militants de l’État islamique eurent envahi de vastes zones du territoire irakien, un échec d’État meurtrier dont des milliers d’Irakiens déplacés continuent de payer le prix fort. Des femmes vêtues d’abayas noires, amenées par bus depuis tout Bagdad, restaient assises, applaudissant. Je pensais à tout ce qui avait changé depuis l’enfance de Shlaim. « La plupart des maisons de Bataween [au sud de la place] étaient des villas privées entourées de jardins et de vergers », écrit Shlaim. En marchant dans les ruelles de ce quartier autrefois prospère, avec ses habitants de toutes confessions, j’ai vu un sans-abri mort allongé à l’ombre d’une tente de fortune, tandis que des policiers se précipitaient autour de son corps.
Sha’ul Hakham Sasson vivait non loin de là. Il était le fils de Sasson Khdouri, un ancien grand rabbin de Bagdad. Jusqu’à sa mort en 1971, Khdouri tenta de protéger sa communauté mourante des répercussions du conflit palestinien. Ne voulant pas abandonner son père vieillissant, Sha’ul resta avec lui dans leur maison ancestrale bien après que la plupart des Juifs du pays soient partis – ils fuyaient en 1951, lors d’un exode déclenché par la colère de leurs voisins arabes après la perte de la Palestine et les activités clandestines du mouvement sioniste.
« La situation à Gaza a de plus en plus été exploitée par les dirigeants chiites à des fins politiques. »
Peu après le coup d’État baasiste de 1968, Sha’ul fut arrêté et emmené au Qasr al-Nihaya, un centre d’internement dans l’ouest de Bagdad, surnommé le Palais de la Fin, où il fut torturé et faillit mourir. Dans ses mémoires, In the Hell of Saddam Hussein: 365 Days in the Palace of the End, publiés en arabe en 1999, Sha’ul évoque le monde rétréci de ceux qui restaient en Irak sous l’œil soupçonneux de l’État. « Je n’en pouvais plus », écrit-il, « et j’ai commencé à me jeter contre la porte, sachant que j’allais être puni pour cela. Mais je voulais en finir, même si ça signifiait qu’ils m’exécutaient ». Sha’ul fut finalement libéré, et le palais fut fermé après un coup d’État manqué de Nadhim Gzar, responsable de la direction générale de la sécurité, en 1973. Mais un par un, les derniers Juifs de Bagdad se déracinèrent. Parmi eux se trouvait le poète Mir Basri, qui, après la mort de Khdouri, avait assumé le rôle de leader communautaire. Il partit d’abord à Amsterdam, puis au Royaume-Uni, où il écrivit un poème demandant à être réuni dans l’au-delà avec sa patrie, « à l’ombre des dattiers/ où les rêves de la jeunesse déborderont des paupières ». Il mourut en 2006, condamné, comme tant d’Irakiens, à passer une grande partie de sa vie en exil.
Je suis allé à une projection de courts-métrages organisée par les consulats français et allemand, au palais abbasside. Il possède une magnifique porte en arc faisant face au Tigre, menant à des couloirs voûtés de muqarnas (stalactites) qui s’ouvrent sur une cour avec une fontaine au centre. Des hommes de sécurité flânaient sur le toit. L’ambassadrice allemande, Christiane Hohmann, parla vaguement de « l’espoir ». Le premier film était Earth Is Weeping, Its Water Are Tears (2022) de Mohammed al-Ghadhban, une expression évoquant le traumatisme irakien, qui semblait s’adresser aux Européens. La caméra suit le visage du protagoniste alors qu’il erre à travers les ruines. Beaucoup des Irakiens dans le public quittèrent la salle avant la fin du film de quinze minutes. Ils ne connaissent que trop bien cette douleur projetée à l’écran et en ont assez.
Nabil Salih
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Notes
[1] Les tuk-tuks irakiens, véhicules à trois roues, sont devenus un moyen de transport populaire et abordable dans les grandes villes, en particulier pour les trajets courts. Leur utilisation est largement associée aux classes populaires et aux familles à faibles revenus. Symbole de résilience sociale, ils répondent aux défis économiques et aux infrastructures dégradées du pays.
[2] Édifice religieux mésopotamien à degrés constitué d’un empilement de plusieurs terrasses hautes supportant un temple.